Happy Birthday : |
L'échec de la fusion Bayonne-Biarritz, qui a provoqué mardi la démission du président du BO, en attendant celle imminente annoncée mercredi du président de l'Aviron, plombe l'avenir des deux clubs, pour l'heure pensionnaires de Pro D2 en attendant leur passage devant l'instance de contrôle financier (DNACG).
- Comment en est-on arrivé là ?
En travaillant en catimini, les deux principaux défenseurs du rapprochement ont manqué de pédagogie: Manu Mérin et Serge Blanco , les présidents des deux clubs avaient entamé des discussions, officiellement en riposte à une subvention allouée à la Section Paloise (promue en Top 14), par le département des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'incités par quelques partenaires financiers y voyant une meilleure visibilité.
Sans explications, mis devant le fait presque accompli, avec déni -- Mérin parla de "science-fiction" --puis contre-vérités pour ne rien arranger, ce passage en force, selon eux "vital" pour sauver le rugby basque, a froissé, puis envenimé depuis un mois les relations entre les deux clubs et leur base.
Les groupes de supporteurs de l'Aviron, les Socios notamment, ont manifesté plusieurs fois contre ce projet, mettant la pression sur le secteur amateur du club des bords de Nive, censé donner quitus aux porteurs du projet vendredi 26 juin lors d'une assemblée générale annoncée explosive.
Idem côté du BO, en ordre de bataille derrière Blanco, le croyait-on du moins, après le vote la semaine dernière de son comité directeur, favorable à la fusion par 20 voix contre une.
Mais le manque de transparence du projet, ponctué par ce petit arrangement entre amis la semaine dernière -- vote du conseil municipal biarrot d'une avance sur cinq ans du montant de la subvention annuelle (300.000 euros, soit 1,5 MEUR au total) pour mettre les compteurs à zéro-- n'a pas été du goût du secteur associatif du BO. Celui-ci a rejeté le projet mardi, à la surprise générale, et poussé l'emblématique Blanco à quitter la présidence de son club de toujours.
- Quel avenir ?
Côté bayonnais, le président Manu Mérin, qui a annoncé son départ "dans quelques semaines", mercredi à Sud Ouest, a fait savoir mardi soir qu'il devait "trouver un million d'euros avant début juillet" pour passer sans encombre l'examen de la Direction nationale d'aide au contrôle de gestion (DNACG) et ainsi rester en Pro D2.
"Je n'ai pas envie de m'avancer pour le moment pour savoir si cela sera réalisable", a-t-il ajouté, disant espérer "peut-être un délai supplémentaire" de la DNACG.
Il doit aussi rencontrer ses joueurs cadres (l'ancien All Black Joe Rokocoko , Jean Monribot, Matthieu Ugalde, les Argentins Martin Bustos Moyano, Santiago Fernandez...) qu'il avait convaincus de rester dans la perspective de la fusion, et qui pourraient demander à partir.
"Je veux laisser le club sur les bons rails" avant de démissionner, a insisté M. Mérin mercredi.
A Biarritz, l'après-Blanco, si celui-ci ne revient pas sur sa décision, s'annonce incertain même si la subvention municipale de 1,5 million d'euros et la remise au pot (2 millions d'euros) du parraineur et mécène historique Cap Gemini de Serge Kampf laissent présager un dossier passable devant la DNACG.
Comme il en était question en cas d'élection de Blanco à la présidence de la Fédération française de rugby (FFR) en 2016, c'est Nicolas Brusque , autre ancien arrière international du cru, qui pourrait se voir confier les rênes du club plus tôt que prévu.
- S'en relèveront-ils ?
C'est toute l'incertitude. Si la DNACG ne prononce pas de descente administrative pour l'un, ou l'autre, voire les deux dans le pire des cas, le BO, qui a déjà une année d'existence en Pro D2, fera avant tout le dos rond avec un effectif quasi au complet en espérant n'être pas trop loin des cinq premiers au printemps prochain.
Les signaux sont plus inquiétants à Bayonne, qui ne se remet pas du départ de son principal soutien financier, le lunetier Alain Afflelou, et qui avait tant tablé sur ce rapprochement bien avant de connaître son sort sportif en mai.
Pro-fusion mais mis en difficulté par la base Manu Mérin ne sera plus là pour voir si le club ciel et blanc vivra un destin similaire à ceux de Lourdes (Fédérale 2), tombé dans l'oubli, Béziers ou Tarbes, incapables de s'extraire de Pro D2 depuis des années.
Sur France 3 Aquitaine mercredi soir, il a redit son voeu que l'union du rugby basque: "Peut-être que ce travail accompli pendant des mois, servira un jour, dans quelques années, on espère que l'unité se fera. Il n'y a pas beaucoup de place dans notre petit pays pour deux entités professionnelles..."