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© AFP/MARTIN BUREAU
Le capitaine Richie McCaw
(c) brandit la Coupe Webb Ellis après la victoire des All Blacks face à l'Australie en finale du Mondial à Twickenham, le 31 octobre 2016
Une année en clair obscur: le maillot noir de la Nouvelle-Zélande et la tunique blanche de l'Angleterre, deux équipes en reconstruction, ont ébloui le rugby mondial en 2016.
Au sud, les All Blacks qui ont perdu la bagatelle de 589 sélections avec la retraite, internationale ou sportive, de totems comme Richie McCaw , Keven Mealamu , Dan Carter , Conrad Smith ou Ma'a Nonu dans la foulée du deuxième titre mondial consécutif, le 31 octobre 2015.
Au nord, le XV de la Rose spectaculairement redressé par le gourou australien Eddie Jones après, justement, le fiasco du Mondial à domicile (élimination dès la phase de poules).
Au milieu, les concurrents réduits à se partager les miettes des deux ogres, dont l'année a été placée sous le signe du chiffre treize; leur nombre de victoires en 2016.
Pour établir un record mondial de dix-huit succès de rang -- entamé en 2015 -- côté Néo-Zélandais, seulement stoppés par l'Irlande le 5 novembre à Chicago (29-40). Ou terminer invaincus côté Anglais, une première depuis 1992.
Le XV de la Rose en a profité pour glaner son premier Grand Chelem dans le Tournoi des six nations depuis 2003 et remporter sa première série de tests en Australie (trois succès).
- Relève couvée -
Les All Blacks ont eux conquis le Rugby Championship, à deux journées du terme, en gagnant par 30 points d'écart et en inscrivant 44 points par match, en moyenne. Avec au passage des raclées mémorables infligées à l'Australie (42-9) et l'Afrique du Sud (57-15), à l'extérieur.
© AFP/PHIL WALTER
L'entraîneur des All Blacks Steve Hansen
en conférence de presse à Chicago, le 6 novembre 2016
"Accomplir ça cette année, perdre juste un match et jouer parfois un super rugby (...) je suis très fier de l'équipe", s'est félicité Steve Hansen .
Et le sélectionneur néo-zélandais de souligner qu'il possédait "un groupe jeune: 20 joueurs n'étaient pas là à la Coupe du Monde".
Peu importe. Chez les All Blacks, les hommes ne sont que de passage, le système reste inchangé, le maillot sacré et la relève patiemment couvée.
Carter, Nonu et Smith sont partis monnayer leur talent en Europe ? Beauden Barrett, Anton Lienert-Brown, Malakai Fekitoa ou encore Ryan Crotty les ont remplacés au pied levé. McCaw pilote des hélicoptères pour meubler une retraite bien méritée ? Il est parfaitement suppléé par Kieran Read dans le rôle de capitaine, et sur le terrain par Matt Todd, Sam Cane ou Liam Squire.
- Confiance retrouvée -
© AFP/Adrian DENNIS
L'entraîneur de l'Angleterre Eddie Jones
(c) à l'échauffement avec ses joueurs avant le test-match face à l'Argentine, le 26 novembre 2016 à Twickenham
Eddie Jones , faiseur de miracles à la tête du Japon à la Coupe du Monde, n'a pas eu à redessiner un groupe. Son principal travail a constitué à redonner confiance à un effectif meurtri par l'échec du Mondial mais modelé par son prédécesseur, Stuart Lancaster.
En lui réinjectant une bonne dose d'arrogance, selon lui "un défaut uniquement quand on ne gagne pas, sinon cela s'appelle de la confiance en soi".
Jones insiste également sur l'agressivité et la domination physique, pour un jeu plus complet, qui lui a par exemple permis de dominer l'Argentine en novembre (27-14) malgré soixante-quinze minutes passées à quatorze contre quinze.
Adepte des phrases choc et de bons mots, dont se délecte la presse anglaise, Eddie Jones a redonné du piquant à la Rose, mais ne veut pas s'arrêter là. Pas même au record des All Blacks, que l'Angleterre battrait si elle réalisait le Grand Chelem dans le Tournoi-2017.
"Le seul record qui nous intéresse, c'est d'être la meilleure équipe du monde. Et pour ça il faut gagner la Coupe du Monde (2019 au Japon)", a-t-il ainsi plastronné après le dernier match de 2016 (37-21 contre l'Australie le 3 décembre).
Les Wallabies avalés, Jones avait "envie de se mesurer aux All Blacks" dès le lendemain. Même si certains de ses joueurs s'y frotteront en juin avec les Lions britanniques et irlandais, "son" Angleterre devra elle attendre 2018. D'ici là, Néo-Zélandais et Anglais auront eu le temps de fourbir leurs armes.