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© AFP/Marty Melville
Contre la France, les Springboks du sélectionneur Allister Coetzee, ici le 17 novembre 2016 à Christchurch, sont engagés dans une opération reconquête
Après une année 2016 noire ponctuée de huit défaites, l'Afrique du Sud d'Allister Coetzee, sélectionneur sous pression, lance samedi sa reconquête vers les sommets du rugby mondial par une série de trois tests-matches contre la France.
"J'ai signé jusqu'à la Coupe du Monde 2019 et mon contrat n'a pas changé", se rassure Allister Coetzee.
Mais la presse sud-africaine a une autre idée de la question: en cas de défaite, l'avenir de Coetzee, nommé en avril 2016, s'écrira loin du banc des Boks.
A ses côtés, deux nouveaux entraîneurs ont été nommés, Brendan Venter pour la défense et Franco Smith pour l'attaque.
Les joueurs, qui ont multiplié les camps d'entraînement de pré-saison depuis mars, semblent déterminés à rebondir après une humiliante année 2016.
En novembre, on avait laissé les Sud-Africains groggy, battus à Cardiff par les Gallois (27-13), une semaine après une victoire historique de l'Italie (20-18) à Florence.
Plus tôt dans l'année, ils avaient déjà subi une déculottée à Durban face aux Néo-Zélandais (57-15) et avaient été battus, là encore à domicile, par l'Irlande (26-20), une première.
- Sursis ? -
Malgré ces mauvais résultats, Allister Coetzee garde pour l'heure la confiance de la Fédération.
Pour de nombreux observateurs en Afrique du Sud, les Springboks, désormais 7e nation du rugby mondial, ne sont plus que l'ombre de leurs glorieux aînés double champions du monde (1995, 2007).
"On veut voir une équipe qui donne son meilleur sur le terrain, pas des joueurs qui mettent 10 secondes pour se relever après chaque plaquage", peste Nick Mallett , ancien sélectionneur des Boks de 1997 à 2000 et désormais consultant pour la télévision.
"Rien qu'en faisant ces efforts, l'équipe pourrait améliorer ses résultats de 50%. Et avec un bon coaching, ce chiffre pourrait monter à 65%", assure-t-il.
Ces critiques n'affectent pas la confiance du sélectionneur Coetzee, persuadé que les camps d'entraînement organisés par ses soins aux quatre coins du pays pendant le printemps ont été bénéfiques à ses joueurs.
"Vous ne pouvez pas voir vos joueurs juste une semaine ou deux avant le début de la saison internationale et attendre d'eux qu'ils soient bons", souligne-t-il.
La nomination tardive de Coetzee à la tête des Boks l'an dernier, l'absence de camps de préparation et l'inexpérience des adjoints choisis par la fédération avaient servi d'excuses pour justifier les résultats de 2016.
- Nouveau capitaine -
"L'an dernier, l'Afrique du Sud aurait dû mal commencer la saison et s'améliorer au fur et à mesure de la mise en place du plan de Coetzee. Mais c'est l'inverse qui s'est produit", analyse Craig Ray, journaliste du groupe Times Media.
"L'excuse du manque de temps pour se préparer ne tient pas car les choses ont empiré à mesure que l'équipe passait du temps ensemble", poursuit-il.
Avec la retraite d'Adriaan Strauss, qui laissera le souvenir d'un capitaine de transition peu charismatique, les Springboks veulent repartir du bon pied et reconstruire leur esprit d'équipe.
Warren Whiteley, le populaire troisième ligne centre des Lions, une équipe plébiscitée pour son beau jeu, a été désigné pour porter le brassard face à la France.
"Pour l'instant, tout le monde est content. Warren a bonne presse grâce à ce qu'il a fait avec les Lions. Mais dans quelques mois, on verra ce qu'il a fait avec les Springboks", met en garde l'éditorialiste Mark Keohane.
Pour la plupart des analystes, les Boks ne peuvent pas faire pire que l'an dernier.
"Beaucoup de sélectionneurs ont perdu leur place avec de meilleurs résultats que ceux de Coetzee", note Nick Mallett .
Le sélectionneur sud-africain est prévenu: aucun faux-pas face à la France ne sera toléré.