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Le Racing 92 a franchi un palier cette saison, matérialisé par la finale de Coupe d'Europe qu'il disputera le 14 mai, grâce en partie à l'apport de trois anciens All Blacks recrutés l'été dernier pour apporter leur expérience, Dan Carter , Chris Masoe et Joe Rokocoko .
Quand on cumule à trois la bagatelle de 200 sélections avec le maillot floqué de la Fougère argentée et "un palmarès long comme le bras", dixit le centre francilien Alexandre Dumoulin, ce n'est pas une demi-finale de Coupe d'Europe qui va vous impressionner.
"Ils abordent les matches assez tranquillement, c'est assez surprenant. Ils ne se prennent pas la tête, pour eux c'est un match comme les autres. Donc c'est sûr que ça canalise pas mal les autres, ça nous tire vers le haut et nous met en confiance", a remarqué Dumoulin.
Ce qu'ils ont réussi avec brio dimanche à Nottingham a permis au Racing 92, qui buttait systématiquement sur l'avant-dernière marche ces dernière saisons, d'écarter Leicester devant son public (19-16), et de s'offrir le 14 mai à Lyon contre les Saracens sa première finale depuis son rachat en 2006 par l'homme d'affaires Jacky Lorenzetti.
"Je ne vais pas vous révéler de secret, mais comme on dit tout le temps, les grands joueurs sortent pour les grands matches, et ils n'ont pas échappé à la règle aujourd'hui (dimanche)", a acquiescé l'entraîneur des arrières, Laurent Labit.
- 'On ne s'est pas trompé' -
Si Carter (34 ans, 112 sél.) a été assez sobre, Rokocoko (32 ans, 68 sél.) et Masoe (36 ans, 20 sél.) ont eux livré une prestation époustouflante. Le premier, auteur notamment d'une percée tranchante qui a amené l'essai de Maxime Machenaud (3e) a retrouvé sur son aile puis au centre ses jambes de 20 ans qu'il semblait avoir perdues ces dernières saisons à Bayonne.
"Sur ce genre de match, tout le monde est super excité pendant les dix premières minutes. Donc il fallait juste qu'on essaie de se concentrer sur ce qu'on avait à faire sur le terrain", a sobrement commenté Rokocoko.
Masoe, jugé trop vieux par Toulon au printemps dernier, a lui "sorti le match parfait", d'après Machenaud, hormis un en-avant à la réception d'un coup de pied en deuxième période. "Il nous a mis toujours dans l'avancée et a fait quelques plaquages offensifs qui nous ont fait du bien", a ajouté le demi de mêlée.
"Cela prouve qu'on ne s'est pas trompé sur le recrutement", a savouré Labit.
"On a voulu absolument qu'ils nous rejoignent car il nous manquait des joueurs comme ça, capables de montrer la voie", a-t-il développé.
- 'Dans le partage, la transmission' -
Cette expérience avait en effet cruellement manqué au Racing 92 la saison dernière, surtout en quarts de finale de la Coupe d'Europe, perdu sur le fil face aux... Saracens (11-12) sur une pénalité concédée à quelques secondes de la sirène.
Importants avant et pendant le match par leur sérénité, Carter, Masoe, Rokocoko mais aussi Casey Laulala (33 ans, 2 sélections avec les All Blacks), arrivé lui l'été d'avant et qui pourrait faire son retour de blessure à Lyon, ont aussi une influence prépondérante dans la vie de groupe.
"Vous ne voyez que la partie terrain, mais ce qui nous intéresse c'est tout ce qu'ils font en dehors. Joe, Dan, Chris ou Casey sont des joueurs qui sont en permanence dans le partage, la transmission, qui parlent aux jeunes. Et quand on connaît leur CV et qu'on les voit fonctionner, forcément c'est une grande leçon pour tout le monde", a ainsi expliqué Labit.
Ils auront de nouveau un rôle prépondérant dans trois semaines pour aider le Racing 92 a franchir le dernier palier en décrochant le premier titre majeur de sa période moderne.