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Loin d'être favori en début de saison à la remontée directe en Top 14 qu'il peut valider samedi contre Aurillac, Bayonne est devenu ambitieux au fil d'une reconstruction réussie sous la houlette de Vincent Etcheto.
- Une descente bien digérée -
L'histoire est connue: en juillet dernier, alors que l'entraîneur argentin Patricio Noriega est encore aux commandes, la tête déjà ailleurs, seule une quinzaine de joueurs bayonnais se présente à l'entraînement de reprise. La fusion ratée avec le Biarritz Olympique a pourri l'été du club basque, relégué un gros mois plus tôt.
Une nouvelle tête refait surface sur les bords de la Nive, celle de Vincent Etcheto, gouailleur du cru, débarqué de Bordeaux-Bègles avec sa bonne humeur et son sourire contagieux.
Choisi par Francis Salagoïty et Christian Devèze, de retour à la présidence, le technicien soude le groupe: "Il s'est passé un truc durant le stage de pré-saison à Hagetmau", jure le demi de mêlée Guillaume Rouet.
Pendant ce temps, les deux patrons sauvent le club de la faillite en établissant un budget à un peu plus de onze millions d'euros. L'Aviron s'étalonne à Albi pour son premier match. C'est une victoire, sa saison est lancée.
- Un bon enchaînement -
Cinq premiers matches, quatre succès, l'Aviron n'a pas eu le temps de douter. C'est en janvier que le curseur monte d'un cran avec la qualification à domicile en ligne de mire, et plus si affinités. Dans le groupe, l'ambiance a pris et tous reconnaissent qu'Etcheto était bien "l'homme qu'il fallait, au moment où il fallait", selon le troisième ligne aile et capitaine Jean Monribot, "fier de cette équipe de briscards, avec des mecs récupérés au chômage".
Son budget, le deuxième de Pro D2 derrière Lyon, lui permet de recruter ou de prolonger certains cadres ou joueurs prometteurs qui ont le niveau Top 14 tels l'arrière ou ailier argentin Martin Bustos Moyano, Rouet, les piliers Aretz Iguiniz et Richard Choirat, le demi d'ouverture sud-africain Willie du Plessis, les centres fidjien Gabiriele Lovobalavu et néo-zélandais Adam Whitelock, l'ailier néo-zélandais Kade Poki...
Si la quantité manque, la qualité est bien présente, les résultats le prouvent et l'absence de blessures, notamment au poste de pilier où la rotation patine, permet de surfer sur la vague.
- La remontée -
"Diriger, c'est anticiper". Le président Salagoïty ne cache pas que la suite est calée dans les tuyaux. Quoi qu'il advienne samedi, Bayonne a déjà bâti une très bonne équipe pour la Pro D2, avec les arrivées des piliers Jérôme Schuster (Tarbes) et Benedict Broster (Biarritz), du demi de mêlée Emmanuel Saubusse (Mont-de-Marsan) ou du troisième ligne Evrad Oulaï (Carcassonne).
S'il remonte, l?Aviron devra faire le reste de son marché sur des étals déjà dévalisés. Il lui faudra avoir le nez creux pour quantifier son effectif avec des joueurs estampillés Top 14 ou l'équivalent et s'assurer de vraies doublures aux postes-clés.
"Avec les droits télé, les partenaires, les recettes de match, il est plus simple de monter 14 millions d'euros de budget en Top 14 que 11 en Pro D2", assure Francis Salagoïty, qui table davantage sur "15 ou 16 millions" à l'étage au-dessus.
- Le risque de faire le yo-yo -
Monter, mais pour faire quoi? Cette légitime question est balayée d'un revers de main malgré un risque réel de "redescente" immédiate. "Financièrement, ce n'est pas insurmontable", prévenait cet hiver Christian Devèze.
Si personne n'y songe, beaucoup se demandent, en revanche, à quelle sauce le Petit Poucet basque va être mangé. Car l'Aviron Bayonnais devra laisser deux équipes derrière lui pour rester dans l'élite.
Compliqué quand on voit que le promu Lyon a les reins d'une bonne équipe de Top 14, que La Rochelle et Pau voient toujours aussi grand. Restent Brive, Grenoble...
"Il n'y aura peut-être qu'une seule descente dans un an en cas de réforme du championnat", vient au secours Christophe Laussucq, l'entraîneur de Mont-de-Marsan, battu en demi-finale de Pro D2. La chance de l'Aviron?