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Limitation des mandats, instauration de contrats fédéraux, pub sur le maillot des Bleus, opposition au Grand Stade: Bernard Laporte a présenté jeudi soir les grandes lignes de son projet pour la présidence de la Fédération française de rugby (FFR) qu'il souhaite réformer en profondeur.
"On veut une Fédération qui bouge, un rugby qui avance et il n'y aura plus de retour en arrière. L'immobilisme d'aujourd'hui est terminé", a-t-il promis en dévoilant ses 44 engagements, rassemblés sous le slogan "1885 clubs, un seul rugby".
La "clé numéro 1" pour l'ancien sélectionneur des Bleus (1999-2007), c'est la création de contrats fédéraux, avec trois types de contrats différents: un contrat fédéral exclusif, un contrat club exclusif et un contrat double employeur Fédération/club, où le joueur serait à disposition de la sélection pendant six mois et pour son club les six autres mois.
"Je vois que la Fédération est riche, elle en a les moyens. Aujourd'hui, elle donne pratiquement 7 millions d'euros entre ce qu'elle verse comme indemnités de mise à disposition aux clubs et les indemnités journalières des joueurs. Quand on chiffre pour 35 joueurs sur une base de salaires de 800.000 euros, il faudrait trouver 14 millions d'euros. Le jeu en vaut vraiment la chandelle", a commenté Bernard Laporte .
Pour augmenter les sources de revenus, il voudrait également un sponsor sur le maillot de la sélection, confié "à un beau fleuron français". Il estime que ce sponsoring permettrait d'encaisser entre "5 et 10 millions d'euros", mis à la disposition des clubs pour la formation des jeunes, via le Fonds national du développement du rugby.
Car moins de six mois après le fiasco de l'équipe de France lors de la Coupe du Monde en Angleterre, il a aussi fait de la formation l'un de ses axes de bataille.
"Avec le nombre important de joueurs étrangers dans les clubs, en Équipe de France, la formation n'avance pas, se tarit. En 2009, ils ont supprimé les 70 cadres techniques mis en place en 2007 après la Coupe du Monde. On les a balayés d'un revers de main et on s'étonne aujourd'hui qu'il n'y a plus de joueurs formés", constate l'ancien secrétaire d'État aux sports.
- Deux mandats et pas de Grand Stade -
En cas de succès en décembre prochain, Bernard Laporte souhaite enfin changer les statuts via une assemblée générale et limiter à deux le nombre de mandats de quatre ans d'un président de fédération, alors que l'actuel patron de la FFR Pierre Camou brigue un troisième mandat.
"Ça, j'y tiens. Tout le monde dit: +C'est toujours les mêmes+. Bien sûr, c'est toujours les mêmes depuis trop longtemps. Quand vous avez fait huit ans à fond, vous laissez votre place", a-t-il insisté.
Enfin, concernant le Grand Stade que la FFR va construire à Evry (Essonne), arlésienne de cette campagne fédérale, Laporte a indiqué qu'"au départ", il trouvait que "c'était une bonne idée", mais qu'il a changé d'avis compte tenu de l'évolution du dossier.
"On parle souvent de la Fédération anglaise avec Twickenham, c'est cent fois mieux quand vous avez votre local et que tout ce qui rentre est pour vous", admet-il.
"L'idée était bonne mais quand vous annoncez (un coût de) 600 millions d'euros, que vous devez en amener 200 (en fonds propre, ndlr) et qu'au final vous en amenez 320.000 euros, ce n'est pas pareil. La faisabilité du dossier n'existe plus. Pour moi, c'est mettre en danger l'avenir de notre fédération. Si je gagne, c'est clair, il n'y aura pas de grand stade", a-t-il conclu.