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© AFP/DOMINIQUE FAGET
Paul Goze, président de la LNR, le 11 août 2014 à Paris
"Un vote à la soviétique pourraient dire les mauvaises langues": Paul Goze a comme attendu été plébiscité mardi pour un second mandat à la présidence de la Ligue nationale de rugby (LNR), sans combattre après que son seul rival, Mourad Boudjellal, eut échoué à être élu au comité directeur.
Le maigre suspense a ainsi été rapidement éventé, lorsque Mourad Boudjellal a annoncé à la presse son échec à cette élection, étape indispensable pour ensuite pouvoir briguer la présidence. Un vote remporté par Paul Goze avec 97% des suffrages exprimés.
Le volcanique président de Toulon, âgé de 56 ans, ne se faisait aucune illusion sur ses chances de battre le sortant, dont l'action avait en quelque sorte été approuvée en juillet par les clubs de Top 14 et de Pro D2, qui avaient alors voté pour son "plan stratégique 2016-2023" et la nouvelle convention (2016-2020) négociée avec la Fédération.
Dans les salons d'un hôtel du XVe arrondissement de Paris, Mourad Boudjellal a néanmoins répété, avec ironie, "sa grande surprise" d'avoir échoué, pour la deuxième fois après 2012, à rejoindre le comité directeur.
"Si majoritairement, plusieurs fois, les gens ne votent pas pour lui, on peut se dire, peut-être, que le manque d'adhésion à la personne (Mourad Boudjellal, NDLR) vient du comportement de la personne par rapport aux autres présidents", a commenté Paul Goze.
Mourad Boudjellal, adepte de virulentes sorties médiatiques, parfois même à l'encontre de ses confrères, s'est néanmoins satisfait d'avoir obtenu 40 voix sur les 53 nécessaires pour intégrer le Comité directeur.
Il a été battu par d'autres mécènes qui font leur entrée au sein d'un comité directeur en grande partie renouvelé, comme le président du Stade Français Thomas Savare ou celui du Racing 92 Jacky Lorenzetti, candidat pour la deuxième fois après 2012.
Mourad Boudjellal, qui proposait notamment la modification des règles sur le plafonnement de la masse salariale et les Joueurs issus des filières de formation (JIFF), s'est aussi félicité d'avoir "apporté des idées nouvelles".
- Redresser les affluences -
Estimant avoir été "ostracisé", le président de Toulon a de nouveau pourfendu le rugby français, comparé à "une oligarchie" et qui "va droit dans le mur" économiquement, notamment en raison de la baisse des affluences dans les stades.
"On n'attend pas l'inquiétude de Mourad Boudjellal ou d'un autre. Et le problème n'est pas nouveau, on le suit au fil du temps", a répondu Paul Goze, âgé de 65 ans et élu pour la première fois en 2012.
"Ce n'est pas une consolation mais on regarde nos concurrents, dont la baisse est plus forte que la nôtre. On n'est pas content mais pas non plus au bord du gouffre. (Le rugby va) plutôt mieux que certains (sports), mais on se pose quand même des questions", a ajouté Paul Goze. Le président de la LNR a mis ces difficultés en partie sur le compte de la crise économique générale et de l'impact négatif sur les spectacles des attentats qui ont frappé la France depuis près d'un an.
L'ancien président de Perpignan fait du "développement des audiences et des affluences, de l'accueil dans les stades", le "coeur même du plan stratégique et du travail" des quatre prochaines années.
Celles-ci seront ses dernières à la tête de la LNR conformément aux statuts de l'institution, après un premier mandat notamment marqué par la hausse spectaculaire des droits télévisuels du Top 14, portés au printemps à une somme record de 97 millions d'euros en moyenne par saison de 2019 à 2023. D'autres chantiers s'ouvrent désormais devant lui.