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Déterminé à prendre la "forteresse" de Marcoussis, l'ancien sélectionneur du XV de France Bernard Laporte s'est lancé mardi à l'assaut de la présidence de la Fédération française de rugby (FFR).
Pour son premier "meeting" de campagne en vue de l'élection fin 2016, l'ancien demi de mêlée a choisi opportunément Gaillac, ville du Tarn où il a fait ses débuts comme joueur avant de rejoindre Bègles-Bordeaux avec qui il fut champion de France en 1991.
Une ville acquise à sa cause, où le stade porte son nom et qui représente si bien, selon lui, cette France du rugby amateur qu'il va devoir arpenter. Et surtout convaincre, car l'ancien secrétaire d'État aux Sports (2007-2009) sous la présidence de Nicolas Sarkozy se lance dans un combat tout aussi politique, dont il ne ressortira vainqueur que s'il rallie à sa cause une majorité de clubs et de comités locaux.
"C'est ici que je suis devenu un homme de rugby. Ce rugby, le rugby de clocher, je le connais par c?ur", a lancé Laporte, 51 ans, dans la salle des fêtes de la ville.
"La Fédération, c'est vous. Or aujourd'hui, ce n'est pas vous. Mon programme, c'est vous la rendre cette fédération et ne pas la laisser à trois ou quatre personnes à Marcoussis qui décident de tout ou de rien", a martelé l'actuel manager du RC Toulon, triple champion d'Europe (2013, 2014, 2015) et champion de France (2014) sous ses ordres.
- 'Forteresse imprenable, méprisante, sourde' -
Marcoussis, siège de la FFR présidée par Pierre Camou, est devenue "une forteresse imprenable, méprisante, sourde", a ajouté celui qui est parfois surnommé "Bernie le Dingue" pour son caractère sanguin.
Et de réaffirmer notamment sa vive opposition au projet "à 600 millions d'euros" de Grand Stade de la FFR, destiné à accueillir en 2020 les matches du XV de France, pour lequel la Fédération "n'a donné aucune explication". "Ceux qui ont posé des questions, on leur a dit +Toi, ta gueule, t'es pas en charge de ce dossier+", a-t-il ajouté, fidèle à son franc-parler habituel.
L'identité du ou des adversaires de Laporte n'est pas encore connue. L'ancien sélectionneur de l'équipe de France (1999-2007), vainqueur de quatre Tournois des Six Nations (2002, 2004, 2006, 2007), est le seul candidat déclaré pour le moment alors que Pierre Camou, en poste depuis 2008, n'a pas encore révélé ses intentions.
L'ancien international Serge Blanco , vice-président de la FFR, avait lui annoncé en février son intention de briguer la présidence avant de faire rapidement machine arrière.
Dans une élection où le travail de terrain et de réseaux sera primordial, Laporte, qui n'a jamais été élu fédéral, bénéficie du soutien des présidents des comités des Alpes (Christian Dulin), de Provence (Patrick Buisson) et de Côte d'Azur (Henri Mondino). Sa campagne est dirigée par ailleurs par l'ancien pilier Serge Simon, son coéquipier à Bègles qui est actuellement animateur radio comme lui sur RMC.
"Si vous saviez combien de personnes m'ont dit que j'étais fou, que c'était couru d'avance. Mais contrairement à l'idée reçue, l'équipe sortante n'a aucun droit. Nous avons une formidable occasion à saisir pour insuffler un vent de démocratie et de nouveauté", a martelé Laporte.
Outre son opposition au Grand Stade et sa volonté de simplifier la FFR et d'en réformer la gouvernance, Laporte, qui rejette toute opposition entre rugby amateur et professionnel, veut "remettre l'équipe de France au centre du village". Pour cela, il prône un championnat de France de première division à 12 clubs contre 14 aujourd'hui et sans phases finales afin que le XV de France ait plus de temps pour préparer les matches internationaux.