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Le nouveau manager du XV de France Guy Novès a affiché sa "satisfaction réelle" après la victoire difficile arrachée contre l'Italie (23-21) samedi, affirmant que malgré les approximations, il allait "pouvoir bâtir là-dessus".
Q: Que tirez-vous comme élément positif de cette première sortie?
R: La victoire bien sûr, qui est toujours intéressante (sourire). Même si notre boulot est d'abord de se concentrer sur le contenu, pour savoir comment améliorer les choses. On part de très loin, après un stage de préparation très court et avec une équipe extrêmement rajeunie. Si on avait pu gagner de plus de points, on l'aurait fait bien sûr. Les Italiens auraient pu gagner, donc on va se satisfaire de cette victoire. Je retiens l'enthousiasme des garçons par moments. Il est certains qu'on a manqué un peu de lucidité. En première mi-temps, c'est saccadé, il n'y a pas de rythme. On a été relativement faible sur nos montées défensives ce qui a fait que l'adversaire a monopolisé le ballon et a trouvé quelques failles importantes. On a été en difficulté de ce point de vue là. Le très positif, c'est qu'à chaque fois qu'on a mis du rythme, on a été dangereux. A partir de là, on peut espérer être un petit peu mieux la prochaine fois."
Q: Quel est votre degré de satisfaction concernant la volonté des joueurs de pratiquer un rugby de mouvement?
R: "La satisfaction est réelle. Maintenant, il va falloir trouver un peu d'équilibre, car cette volonté est parfois excessive. Il y a une notion d'intelligence à avoir sur le terrain. A la mi-temps, j'ai aussi demandé aux joueurs de s'emballer un petit peu. On avait l'impression que pour des jeunes joueurs, ils avaient tous 35 ans. Ça, on va en reparler. Mais je vais pouvoir bâtir là-dessus."
Q: Voyez-vous beaucoup d'erreurs à gommer?
R: "Tout est très difficile à mettre en place sur le court terme, à partir du moment où il y a des changements, de la nouveauté, même si tout le monde est très enthousiaste. Maintenant, aujourd'hui, on a travaillé en opposition réelle. On va pouvoir faire comprendre à nos joueurs les fautes qu'ils ont pu commettre en termes de placement, de réorganisation. Là, on va pouvoir construire. C'est le début. Ce qui m'a surtout chagriné dans ce match, c'est qu'il n'y a pas de changement de rythme de notre part en attaque comme en défense, hormis deux-trois joueurs qui ont été très dangereux."
Q: Avez-vous été surpris par l'Italie? On prédisait qu'il y aurait 30 points d'écart entre les deux équipes...
R: "Demandez-le à ceux qui ont prédit cela. Je ne peux me mettre à la place de ceux qui se sont permis de dire cela, qui quelque part n'ont pas respecté l'équipe d'Italie. Nous, on l'a respectée. On était bien conscient que l'Italien est un homme comme les autres, capables de relever tous les défis."
Q: Avez-vous cru à un moment que le match était perdu?
R: "Oui. Notamment quand, à cinq-six minutes de la fin, l'Italie repasse devant avec une pénalité. Heureusement, Jules (Plisson) réussi à son tour une pénalité de 50 mètres, en bordure. A ce moment-là oui. Mais ça ne changeait rien à mon analyse du contenu du match. Je suis ravi de cette victoire, car les succès difficilement acquis sont souvent intéressants. Mais la critique du contenu sera identique."
Q: Comment avez-vous vécu cette première, à titre personnel?
R: " D'abord, je sais que mon c?ur tient. Le fait de voir la réaction du public, d'entendre les spectateurs chanter la Marseillaise quand nous étions menés, ça, pour moi, c'est un signe fort de l'union qu'il peut y avoir entre notre équipe et le public. En tant que sélectionneur, ce sont des moments très agréables à vivre, de sentir que l'équipe n'était pas seule. Et pas simplement quand nous étions devant, mais aussi quand nous avions besoin d'eux."
Propos recueillis en conférence de presse