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L'Argentine aborde la Coupe du Monde avec de solides ambitions nées de quatre ans de joutes au plus haut niveau dans l?hémisphère sud, et rêve de rééditer l'exploit de la génération 2007: atteindre les demi-finales.
Si l'objectif annoncé est de passer le 1er tour dans un groupe où les Pumas peuvent raisonnablement espérer terminer au deuxième rang (Nouvelle-Zélande, Tonga, Géorgie, Namibie), les Argentins peuvent voir plus grand.
"Sur un match, nous pouvons battre n'importe qui", assure le sélectionneur Daniel Hourcade, arrivé à la tête des Pumas fin 2013. Hourcade, entraîneur sorti du giron fédéral, sans expérience de haut niveau, a conduit les Pumas à leurs premières victoires dans le Four Nations, terreau de leurs espoirs.
Après une longue série de revers (16 défaites et un match nul), les Pumas ont signé fin 2014 leur premier succès dans la compétition intégrée en 2012, contre l'Australie (21-17), dans un match sans enjeu.
Lors de l'édition 2015, ils ont remporté il y a un mois une victoire historique contre l'Afrique du Sud à Durban (25-37), avec trois essais du Racingman Juan Imhoff, le principal finisseur.
- Portés par le vent du Sud -
Les Pumas "doivent se qualifier (pour les quarts de finale) coûte que coûte. Je crois qu'ils ont une équipe pour aller en demi-finales", dit en guise de présage Agustin Pichot , patron du rugby argentin et cadre de l'équipe de 2007.
Un quart de finale les opposerait probablement à la France ou à l'Irlande, deux équipes à leur portée.
Si la cuvée 2015 des Pumas n'a pas l'étoffe de celle de 2007, elle a tout de même fière allure avec dans les lignes arrières des éléments d'expérience comme Juan Imhoff (Racing), Marcelo Bosch (Saracens), Nicolas Sanchez et Juan Martin Hernandez (ex-Toulon).
Devant, les troisièmes lignes Fernandez Lobbe (Toulon), Juan Leguizamon (Lyon) et le capitaine-talonneur Agustin Creevy (ex-Montpellier) encadrent des jeunes prometteurs à qui ils devront insuffler l'esprit qui les a portés en 2007 lors du Mondial en France.
Après cette troisième place conquise grâce à une génération d'exception (Pichot, Albacete, Ledesma), les dirigeants du rugby argentin s'étaient mis en ordre de marche pour inscrire l'Argentine dans une compétition internationale annuelle. Les Pumas avaient besoin de jouer des matches officiels chaque année contre des adversaires de poids et pas seulement un Mondial tous les quatre ans, afin d'entretenir la dynamique positive.
Refoulés du Tournoi des Six nations, les Sud-Américains ont changé leur fusil d'épaule et ont finalement frappé à la porte du Tri-Nations, devenu donc Four Nations en 2012 avec leur intégration.
- 2015, une étape -
"On a grandi petit à petit", détaille Daniel Hourcade. "On a gagné le respect des autres équipes. Ils savent que l'Argentine n'est pas une équipe facile à battre. Nous sommes sur le bon chemin. Le Four Nations nous a apporté cette expérience du haut niveau."
Le Mondial-2015 n'est qu'une étape dans le programme de développement du rugby argentin, dont l'objectif déclaré est le Mondial de 2019.
En 2016, une franchise argentine sera alignée dans la plus prestigieuse compétition et les Hernandez, Sanchez et Tuculet vont se mesurer aux Crusaders, aux Sharks ou aux Waratahs, dans le Super 18.
La fédération argentine, la UAR, finalise la constitution d'un groupe de 40 joueurs, un réservoir pour alimenter à la fois la franchise évoluant en Super 18 et les Pumas disputant le Four Nations.
Une garantie de "croissance soutenue", selon le sélectionneur argentin, heureux de pouvoir compter sur "un groupe de joueurs qui jouera ensemble le même type de rugby, toute l'année, au plus haut niveau".
Historiquement lié à l'Europe, le rugby argentin a mis le cap vers le sud. L'avenir dira si le pari était le bon. Premiers éléments de réponse lors du Mondial.