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"Faire simple mais bien", sera le premier mot d'ordre du XV de France qui disputera samedi son premier match de préparation à la Coupe du Monde face à l'Angleterre, près trois années d'inconstance et d'approximation technique.
+ DE TWICKENHAM A TWICKENHAM
Si le dernier Angleterre - France (55-35), en clôture du Tournoi le 21 mars, est inclassable par son contexte particulier et sa démesure, il est possible pour les Bleus d'en tirer quelques enseignements avant de revenir sur les lieux du crime samedi, puis le 19 septembre pour leur premier match de Coupe du Monde face à l'Italie. "C'est une base de travail parce que ça nous éveille sur nos manques à une intensité de jeu à laquelle on n'était pas habitué", souligne l'entraîneur des avants Yannick Bru .
Après déjà cinq semaines de préparation physique et encore un mois devant lui, le XV de France espère absorber le carburant nécessaire pour imposer son jeu sur de longues séquences. Mais quel jeu ? Rien de révolutionnaire sur le fond puisque les principes édictés il y a un an sont conservés: des premiers temps programmés, en s'appuyant notamment sur des cellules de trois avants, puis charge aux joueurs de s'adapter selon les déséquilibres créés (ou non) dans la défense adverse. Dans cette optique, l'essai conclut par Maxime Mermoz il y a cinq mois à Twickenham à la suite d'un beau mouvement collectif en est l'exemple parfait.
"Celui-là, c'est un vrai bonheur", abonde l'entraîneur des arrières Patrice Lagisquet . "C'est le rugby que j'ai envie de voir. On entretient le rythme, la vitesse, toutes les initiatives sont bonnes, avants et trois-quarts mélangés jusqu'à ce que la défense soit amenée à un point de rupture totale."
+ ATTAQUE, LE CAHIER S?ÉPAISSIT
Le chantier offensif est prioritaire et en ce sens, un gros travail technique, notamment sur la qualité de passe, a été entrepris depuis début juillet. "Il faut qu'on soit capable d'exécuter très bien des gestes simples à grosse intensité physique et émotionnelle", appuie Bru. "On est l'équipe qui franchit le plus mais marque le moins sur le dernier Tournoi. On a un souci de gestuelle."
Après avoir dû restreindre leurs ambitions, faute de "continuité" dixit Lagisquet, les entraîneurs ont aussi proposé toute une palette de combinaisons aux joueurs, dans lesquelles ils pourront piocher en fonction de l'adversaire et des associations sur le terrain. "On va essayer d'avoir plus de variations car ce qui est programmé est très vite décrypté", explique Lagisquet.
Le travail premier des joueurs consiste donc à tout "mettre en magasin" selon PSA, pour être le plus précis possible dans l?exécution. "On a toutes les combinaisons répertoriées sur un ordinateur", détaille le centre Rémi Lamerat. "C'est en accès libre dans la salle de soins souvent. Chacun peut revoir les entraînements et on peut discuter entre nous des placements, des courses etc."
+ DEFENSE, L'INTERROGATION
"Le jeu... Ça me rappelle Bernard (Laporte, son entraîneur à Toulon) qui disait: c'est quoi le jeu ?", souffle l'ouvreur Frédéric Michalak. "Le jeu, c'est d'abord avoir une bonne défense. Et il a raison."
En trois ans, le XV de France a alterné le très bon et le médiocre dans ce secteur. "On a travaillé pas mal notre organisation défensive même s'il nous faut encore beaucoup insister là-dessus", reconnaît le manager Philippe Saint-André. "Ce sera important d'avoir des défenses différentes." Or, les entraîneurs n'ont jamais réussi à réellement mettre en place autre chose qu'une défense "en contrôle" ou montant collectivement comme un "mur". Y parviendront-ils avec ces deux mois de préparation ?
Ce sera en tout cas clé au Mondial quand on sait qu'énormément d'essais au niveau international proviennent de l'exploitation des ballons de récupération et finalement de séquences déprogrammées.
"On sait qu'on arrive souvent à très bien construire de grosses défenses", résume Lagisquet. "A la Coupe du Monde, on ne va pas échapper au triptyque classique +conquête, défense, occupation+. Mais il faudra quelque chose en plus si on veut ambitionner d'être compétitif dans le dernier carré. On ne peut pas tenir un autre discours."