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Les arbitres vidéo (TMO) de la Coupe du Monde sont dans l??il du cyclone depuis quatre jours; certains observateurs pointent des recours abusifs alors que d'autres les accusent de hacher le jeu par lenteur de leurs décisions.
Angleterre-Fidji aura-t-il été vendredi soir le plus long match de l'histoire d'une Coupe du Monde, sans blessure grave à signaler ? C'est à se demander à voir les critiques qui se sont abattues sur le corps arbitral qui a interrompu le jeu sur six actions litigieuses (environ 3 minutes d'arrêt) pour faire appel au fameux TMO (Television Match Official en anglais).
Sur la plus significative - l'essai d'abord accordé puis refusé au demi de mêlée fidjien Nikola Matawalu - c'est un ralenti diffusé a posteriori de la validation de l'essai dans le stade, montrant un en-avant au moment d'aplatir du Fidjien qui a mis la puce à l'oreille à l'arbitre sud-africain Jaco Peyper et déclenché le processus.
Peyper n'est pas seul à mettre en cause, le lendemain son compatriote Craig Joubert a fait pire lors de France-Italie, en accordant initialement un essai à l'ailier Noa Nakaitaci grâce à la vidéo, avant de revenir sur sa décision en voyant lui aussi le ralenti de l'en-avant du Français au moment d'aplatir sur l'écran géant de Twickenham alors que l'ouvreur Frédéric Michalak s'apprêtait à tenter la transformation.
Avec l'apparition de la vidéo, censée aider les décisions d'arbitre, il y a désormais beaucoup moins de contestations possibles. Mais son abus prend des proportions telles que certains, comme le sélectionneur français Philippe Saint-André, se demandent "si les matches ne vont pas durer bientôt deux heures et demi alors que tu te prépares pour 80 minutes".
- Baisse de l'audimat ? -
"Dans le monde de rugby, nous voulons un jeu continu, a déclaré le sélectionneur irlandais Joe Schmidt. Il n'y a rien de plus mauvais pour des joueurs que de s'arrêter longtemps, ça peut être perturbant, ils ont tendance à ralentir un peu, à se refroidir un peu et cela les rend plus vulnérables aux blessures".
Milton Haig, sélectionneur néo-zélandais de la Géorgie, est allé un peu plus loin en estimant que "le TMO pourrait faire baisser l'audimat du rugby". "Je pense et vous constaterez, qu'il va probablement avoir un impact sur les gens qui regardent les matches, a-t-il dit. Nous ne voulons pas transformer le rugby en sport américain, c'est certain".
Sir Clive Woodward , entraîneur champion du monde avec l'Angleterre en 2003, a estimé de son côté qu'on ne devrait pas permettre aux arbitres de changer leurs décisions. "Il devrait dire + désolé les gars, j'ai fait une erreur +. C'est une erreur d'arbitrage (mais) une fois que vous l'avez faite, vous ne pouvez pas vous retourner. (Peyper et Joubert) n'auraient pas dû changer de décisions, bien qu'elles soient justes".
Depuis vendredi, ces dérives ont bien évidemment été scrutées par les organisateurs de l'épreuve qui ont expliqué lundi que "le TMO fait partie de l'équipe d'arbitrage et la technologie fantastique à sa portée est utilisée pour prendre des décisions clés durant les matches".
"Il permet d'assurer que les bonnes décisions sont prises afin de protéger l'intégrité du jeu. Mais toutes les personnes impliquées dans ce processus réfléchissent à la façon de rendre des décisions plus rapidement tout en étant aussi efficaces", a poursuivi Rugby World. La quadrature du cercle...