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Saluée par les All Blacks contenus un bon moment vendredi à Cardiff avant de s'imposer (43-10), la Géorgie, en progrès constants, plaide ouvertement pour un rapprochement avec les six grandes nations européennes.
Et pourquoi pas un Tournoi des VII Nations à l'avenir ? C'est avec cette idée en tête que le sélectionneur des Lelos, le Néo-Zélandais Milton Haig, s'est présenté en conférence de presse d'après-match face aux champions du monde.
"Évidemment, je suis un entraîneur fier. J'ai demandé aux joueurs avant le match de jouer avec un peu de fierté, pour le maillot et évidemment le pays et montrer au monde ce que le rugby géorgien représente", a-t-il déclaré.
Mission accomplie. Mêlée conquérante, défense agressive, pression sur les Blacks, plaquages appuyés et spectaculaires à l'image du capitaine Mamuka Gorgodze, dont la distinction comme "Homme du match" doit être davantage considérée comme une reconnaissance collective du travail accompli.
Bien que largement battus au final (7 essais à 1), les Géorgiens ont prouvé pendant presque une heure qu'ils comptaient à présent sur la planète rugby et que leurs efforts méritaient donc d'être (re)considérés.
"On a pris 40 points mais il ne faut pas oublier qu'on est une petite équipe, raconte +Gorgodzilla+. De grosses nations aussi peuvent prendre 40 points contre les Blacks. Nous, on a fait notre maximum".
"On a vu tout au long de la compétition que, par rapport aux autres compétitions auxquelles j'ai pris part, les matches soi-disant +faciles+ ne le sont plus", a rappelé le capitaine néo-zélandais Richie McCaw venu en soutien.
- "Absolument crucial" -
"Le niveau global du rugby a augmenté. On voit des équipes capables de mettre sous pression des équipes qui font habituellement partie des toutes meilleures. Le niveau de compétitivité augmente assurément et je pense que tout le monde en est content", poursuit McCaw.
Les progrès de la meilleure nation du Tournoi B depuis huit ans, traditionnellement opposée dans son calendrier à la Russie, l'Espagne, ou la Roumanie, ne sont pour l'heure visibles que tous les quatre ans lors de la Coupe du Monde.
Lors de cette édition faste pour elle, la Géorgie pourrait même obtenir deux victoires - Tonga (17-10) et Namibie mercredi prochain - ce qui serait une première, synonyme de 3e place de la poule C et de qualification directe pour le Japon en 2019.
Cela validerait le travail accompli par Haig en poste depuis quatre ans, qui souhaite désormais une autre reconnaissance internationale et un rapprochement avec les meilleures nations (Tiers-1).
"Pour notre développement, c'est absolument crucial pour nous si on veut devenir une équipe nationale compétitive, constante, explique Haig, en prenant exemple sur l'Argentine et "la façon dont (les Pumas) se sont améliorés depuis quatre ans en intégrant le Four Nations avec les All Blacks, les Springboks et les Wallabies".
"Nous comprenons que c'est une décision très difficile à prendre pour les Six nations de nous accepter mais je pense que ce serait ouvrir le rugby à l'échelle mondiale. Il existe certainement un autre grand marché en Europe de l'Est, c'est quelque chose qu'ils devraient envisager", ajoute le sélectionneur des Lelos.
"Bien sûr que cela nous manque de jouer contre des grandes nations. En ne faisant que de la +muscu+ et du physique, tu ne peux pas progresser. Il faut jouer. Il faut que l'IRB (World rugby, organe mondial du rugby) nous donne beaucoup plus de test-matches contre les grandes équipes, c'est ça le plus important", conclut Gorgodze.