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L'Australie a arraché son billet pour les demi-finales de la Coupe du Monde grâce à une pénalité finale in extremis de Bernard Foley, contestée par les Ecossais battus (35-34) au terme d'un match ébouriffant, dimanche à Twickenham.
Quel final, quel régal... Quelle course poursuite avec une orgie d'essais --8 au total-- grâce notamment aux Ecossais, qui ont livré un quart de finale mémorable.
Ils sortent par la grande porte de ce Mondial, comme leurs cousins gallois, mais surtout remontés contre l'arbitre sud-africain Craig Joubert qui, sur deux décisions -un carton jaune contre l'ailier Sean Maitland (42) et sur la pénalité de la victoire australienne sifflée à la 80e minute, pour un en-avant de John Hardie ramassé par un coéquipier- a fait basculer la rencontre en faveur des Australiens.
Craig Joubert avait dirigé la finale du mondial-2011 remportée par les All Blacks (8-7) et son arbitrage avait été contesté par la France.
En demi-finale, les Wallabies retrouveront les Argentins, derniers représentants latins, au flair bien présent dans les veines, qu'ils côtoient depuis quatre ans dans le Four Nations et qu'ils avaient corrigés (35-9) à Mendoza en juillet.
- Mêlée torturée -
En attendant, les Wallabies devront corriger certains défauts après avoir été bousculés par une séduisante équipe du Chardon, au coeur énorme.
Les Australiens, hégémoniques en mêlée face à l'Angleterre (33-13) et au pays de Galles (15-6), ont cette fois été sérieusement secoués. Le pilier Scott Sio, qui avait martyrisé tous ses adversaires depuis le début du mondial, a été "tordu", jusqu'à quitter le terrain, l'épaule en écharpe (51).
Grandissimes favoris, les Australiens ont réussi une entame de match quasi parfaite, concrétisée par un essai de l'ailier Adam Ashley-Cooper , suite à une bonne intervention dans la ligne de Tevita Kuridrani (9). Le match semblait alors prendre une direction à sens unique.
Il n'en fût rien tant les Ecossais, passés par le trou de la serrure face aux Samoa (36-33) pour atteindre le grand huit et tout heureux d'aligner leur talonneur Ross Ford et leur deuxième ligne Jonny Gray, blanchis samedi par la commission de d'appel, leur ont posé des problèmes.
Les joueurs de Vern Cotter se sont approprié Twickenham, jardin depuis quinze jours des Wallabies mais acquis à leur cause ce dimanche, en provoquant des turnovers adverses, en jouant dans le désordre à rendre chèvre les joueurs des antipodes.
La récompense est d'abord venue deux fois de leur mêlée mais aussi de cet essai plein de malice de Peter Horne s'échappant au milieu d'un maul (5-13, 18).
- Folie à Twickenham -
Les coéquipiers de Stephen Moore et Matt Giteau , centenaires en sélection pour l'occasion, ont alors retrouvé leurs esprit et de la cohérence dans le jeu en allant deux fois derrière la ligne avant la pause par Drew Mitchell (30) et Michael Hooper, de retour de suspension, suite à une pénaltouche (15-16, 40).
De quoi redonner le sourire à Michael Cheika à la pause. D'autant qu'au retour, le carton jaune sévère adressé à Maitland pour un en-avant volontaire (42), a libéré des espaces. Mitchell en profita pour inscrire son 14e essai en Coupe du Monde et se rapprocher du record codétenu par Jonah Lomu et Bryan Habana (15 essais).
Et comme l'ouvreur-buteur Bernard Foley, si efficace jusque-là, était en difficulté, les Wallabies peinaient pour décrocher le XV du Chardon. Foley était même contré juste avant l'heure de jeu par Russell pour un essai en coin de Tommy Seymour (25-24, 59).
Dans un Twickenham en fusion, sous une légère bruine accompagnant la tombée de la nuit, le match sombra dans... la folie.
Kuridrani en force redonna de l'air aux Wallabies (64). Mais le rêve écossais, entretenu par le pied de Laidlaw (19 points), prit forme avec cette passe du pilier remplaçant James Slipper interceptée par Mark Bennett pour un essai solitaire dans un vacarme assourdissant (32-34, 74).
L'Ecosse semblait en passe de faire chuter les Wallabies et de revenir en demi-finale, 24 ans après une défaite face à l'Angleterre à... Twickenham. La surprise était palpable. Jusqu'au coup de sifflet controversé de Craig Joubert.