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Les Fidji, admirables partenaires d'ouverture de la Coupe du Monde face à l'Angleterre (35-11), rêvent cette fois de bouleverser la logique et l'Australie pour son entrée dans la compétition mercredi à Cardiff.
Le cataclysme de Brighton (victoire du Japon contre l'Afrique du Sud 34-32 samedi) est-il en train de faire son ?uvre au sein des nations dites mineures du rugby ?
On pourrait le croire à entendre depuis samedi soir les commentaires des joueurs et staffs de ces équipes que l'on découvre ou redécouvre tous les quatre ans.
"Il n'y a plus de petites équipes, tout le monde est maintenant bien préparé, bien organisé, on s'accroche, résume le centre Gabiriele Lovobalavu. Bien sûr qu'il y a de grandes équipes dans notre poule, l'Australie en fait partie mais elle est toujours ouverte".
Les Fidji vont tenter de surfer sur cette vague inspirante venue du pays du Soleil-Levant, avec toutefois un bémol: les grandes nations sont désormais prévenues que l'écart s'est réduit.
Installée depuis samedi à Swansea, au sud du pays de Galles, la sélection du Pacifique a eu le temps de digérer son baptême anglais. Oubliées "les petites vibrations de Twickenham" évoquées par le sélectionneur, le Néo-Zélandais John McKee, "cette expérience unique", selon Lovobalavu.
Ils ont chassé les émotions, sans toutefois oublier le scénario, cruel, de cette première. Pendant un peu plus d'une heure (18-11, 65e), ils ont tenu la dragée haute aux Anglais mais "on a manqué de lucidité et de réalisme, cela nous a coûté cher", confie Lovobalavu, allusion à peine voilée aux 14 points laissés en route par les buteurs Ben Volavola et Nemani Nadolo.
-Qui a le plus à perdre ?-
Les Fidjiens auraient-ils pu précéder les Japonais dans leur quête d'exploit ? Personne ne le saura jamais, ils sont passés à autre chose depuis trois jours, en retrouvant leur quiétude traditionnelle, malgré la pluie galloise.
"Le plus important maintenant, c'est de décrocher une victoire, estime le 2e ligne Tevita Cavubati. On doit prendre un maximum de plaisir parce que c'est là qu'on s'exprime le mieux, on ne veut pas se recroqueviller. On sait également qu'un exploit peut changer la poule du tout au tout".
Dans cette "poule de la mort", ce sont les Wallabies, vainqueurs du dernier Four Nations cet été, qui figurent à leur programme.
"Les joueurs sont pleinement conscients de la pression autour de ce match mais je ne pense pas que cette pression puisse égaler celle d'un match d'ouverture face à l'Angleterre à Twickenham", prédit McKee.
En clair, ce sont les Australiens qui ont le plus à perdre. Mais ils ont aussi "l'expérience et des joueurs de qualité partout, et ils jouent beaucoup, un peu comme nous", selon Lovobalavu.
Pour croire en leur chance, les derniers vainqueurs de la Pacific Cup ont misé sur la continuité à Cardiff. La ligne d'attaque qui a fait frissonner Twickenham, avec la fusée Nadolo en bout de ligne, a été reconduite. Avec une idée bien précise.
Et dans un sourire, Lovobalavu glisse: "On a l'habitude de jouer sur terrain sec et si on arrive à produire un petit peu plus de jeu que la semaine dernière". Mercredi, le toit du Millenuim sera fermé...