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Pour entamer du bon pied l'ère Novès face à une Italie diminuée, les jeunes pousses du XV de France devront essayer d'oublier la pression qui pèse sur leurs épaules afin d'assouvir leur désir de jeu, samedi au Stade de France en ouverture du Tournoi.
+ Twickenham, si loin...
L'amateur de rugby ayant hiberné depuis la Coupe du Monde aurait bien du mal à en croire ses yeux: des 46 joueurs qui ont foulé la pelouse de Twickenham le 19 septembre (victoire 32-10 des Bleus), seuls 13 démarreront samedi (six côté français, sept côté italien), pour des raisons différentes (renouvellement voulu chez les Bleus, subis pour les Azzurri).
Aussi y aura-t-il une grande part d'inconnue à Saint-Denis, où huit joueurs feront leurs débuts internationaux (quatre de chaque côte). Le deuxième ligne Yoann Maestri a ainsi admis que les Français n'avaient "pas assez de billes" sur les Italiens et n'allaient "pas se référer" au dernier match.
De toutes façons, le nouveau sélectionneur du XV de France Guy Novès entend "se concentrer" sur son "propre travail, déjà immense". "On ne pouvait pas se permettre de trop mettre d'énergie sur ce que va faire l'Italie, même si on est surpris par leurs nombreux changements", a-t-il ajouté.
+ Cela commence devant, forcément
Il y a cependant une constante en rugby, surtout contre l'Italie: le combat qu'il faudra mener devant pour permettre à la charnière de lancer le jeu offensif prônée par Novès. Gare donc au péché d'orgueil, même si leur calamiteuse Coupe du Monde devrait avoir vacciné les Bleus.
"On a toujours tendance à dire que c'est moins dur (contre l'Italie) que contre les autres nations, mais si on regarde de plus près, elle est capable de rivaliser avec n'importe qui, de gagner n'importe où. On ne peut pas se permettre le moindre relâchement. Elle est très solide, a des bases très fortes", a ainsi prévenu le sélectionneur.
Les Bleus paraissent cependant armés devant pour faire le travail face à des Italiens privés de quatre de leurs cinq premiers choix dans la "cage". Eux, a contrario, ont conservé dans le pack une certaine stabilité puisque six des titulaires de Twickenham ont été reconduits au Stade de France (seuls Papé et Dusautoir, retraités internationaux, manquent à l'appel).
+ Entre insouciance et inhibition
C'est évidemment beaucoup moins le cas à la charnière et parmi les lignes arrières, totalement remaniées. Avec le but, donc, de proposer un jeu de mouvement à rebours du rugby de destruction proposé par les Bleus pendant la Coupe du Monde. "Il y aura peut-être des petits couacs au début", a prévenu le demi de mêlée Sébastien Bézy qui, comme deux autres joueurs derrière (Vakatawa et Danty), fera ses grands débuts samedi. L'insouciance inhérente à la jeunesse joue en leur faveur, mais la pression d'une première sélection pourrait aussi les inhiber et freiner leurs ardeurs de grand large. D'autant que Novès n'a pas forcément cherché à leur enlever ce poids: "On leur tend la main, à eux de saisir leur chance. J'espère qu'ils ont conscience qu'ils portent un grande responsabilité."
Bézy ne paraît cependant pas trop inquiet: "Oui, il y a pas mal de jeunes, mais on est assez grands pour prendre les choses en main, ne pas se prendre plus la tête que ça. Il ne faut pas se mettre non plus trop de pression, car si c'est pour ne pas tenter et avoir peur de jouer, cela ne sert à rien."
Les interrogations entourant la star du VII Virimi Vakatawa sont encore plus nombreuses: l'ailier n'a pas joué à XV depuis plus de deux ans et si son potentiel offensif est indéniable, des doutes escortent son placement défensif. Cette Italie-là ressemble à l'adversaire idoine pour les lever.