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© AFP/FRANCK FIFE
Le nouveau président de la FFR Bernard Laporte
s'apprête à tenir son premier discours, le 3 décembre 2016 à Marcoussis
Bernard Laporte , élu samedi nouveau président de la Fédération française de rugby, a salué "un jour historique pour le rugby français" qui a fait preuve de "démocratie", et annoncé qu'il renégocierait la convention signée avec la Ligue.
Q: Quelle est votre première impression?
R: "D'abord c'est beaucoup d'émotion pour moi et mon équipe. Quand on s'est lancé dans ce combat il y a pratiquement deux ans, ça aurait été prétentieux de dire qu'on gagnerait avec 52 et quelques pour cent des voix (52,56, lors du premier tour, NDLR). On voulait d'abord amener de la démocratie dans notre Fédération, qu'il y ait plusieurs listes, du débat, comme il y en a eu. Et gagner, car quand on s'engage dans une compétition c'est pour gagner. Nous y croyions, nous n'avons cessé de dire que c'était faisable alors qu'on nous disait (que la Fédération) était imprenable. J'ai senti qu'il y avait un réel mécontentement du monde amateur. On voulait leur apporter des solutions. Donc il y a beaucoup de fierté et de reconnaissance pour les clubs qui sont venus (à Marcoussis samedi): 95% (des voix de tous les clubs en France) se sont exprimées, cela montre bien que les clubs ont envie que ça change. Donc au-delà de ce jour historique pour le rugby français, il faut que dans d'autres fédérations il y ait aussi cette démocratie."
Q: Quelles seront vos premières mesures?
R: "D'abord rendre la parole aux clubs, via le vote décentralisé, et les consulter rapidement sur des projets divers. Combien de fois ai-je entendu (dans la campagne): +Jamais je ne pensais que vous viendriez+. Car personne n'est jamais venu les voir. On va aussi supprimer rapidement le système des procurations (pour les votes en assemblée générale), qui créent un climat malsain, avec des pressions. Il faut aussi que l'équipe de France regagne, car c'est la vitrine de la Fédération. Il faut aussi qu'il y ait beaucoup plus de communication autour des joueurs de l'équipe de France, car ils doivent donner du rêve. Pour cela il faut gagner et aussi communiquer. Il faut mettre en avant les joueurs. Enfin, troisième dossier important, la Coupe du Monde (2023), où on a pris du retard et où il faut aller très vite (le pays hôte, entre la France, l'Irlande et l'Afrique du Sud, sera choisi en mai 2017). On doit lundi commencer à activer nos réseaux pour que la France montre qu'elle a envie de l'organiser."
Q: Estimez-vous la convention actuelle qui régit la mise à disposition des joueurs du XV de France suffisante?
R: "On veut aller plus loin, avoir les joueurs pendant six mois (au total sur une saison). Même s'il y a eu des avancées (avec la nouvelle convention Fédération/Ligue signée en juillet). Tout n'a pas été mal fait, mais aujourd'hui un joueur est pendant quatre mois et demi avec l'équipe de France. Donc il y a déjà une réelle avancée. On l'a vu aussi sur les derniers matches, où on a senti qu'il y avait beaucoup plus d'homogénéité dans le jeu parce que les mecs vivent ensemble tout le temps comme un club. Mais il faut aller plus loin, et regagner. Donc redonner les moyens au staff de l'équipe de France d'aller plus loin, de regagner et de faire qu'elle redevienne l'une des meilleures nations du monde. Cela passe par l'un des engagements forts de notre programme, avoir les joueurs pendant six mois."
Q: Allez-vous dès lors dénoncer la convention? Et confirmez-vous maintenir Guy Novès à la tête du XV de France?
R: "Dans mes 44 engagements il n'y avait pas +changer l'entraîneur de l'équipe de France+. Les clubs ont voté pour mes 44 engagements, je dois respecter ça. Je n'ai jamais dit que je voulais changer l'entraîneur de l'équipe de France. La convention existe, mais je veux du débat, du dialogue avec la Ligue, qu'on travaille ensemble. Mais je ne l'ai pas signée, donc il est clair qu'il faut que nous en reparlions dans l'intérêt de tous. Il faut que ce soit du gagnant-gagnant. Je ne veux pas travailler contre la Ligue mais avec elle."