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© AFP/CHRISTOPHE SIMON
L'arrière international du Stade Français Djibril Camara, le 14 mars 2017 à Marcoussis
La nouvelle de la fusion la saison prochaine entre le Racing 92 et le Stade Français, les deux clubs rivaux d'Ile-de-France, a constitué "un gros coup de couteau dans le dos" pour Djibril Camara, arrivé au Stade Français "à l'âge de 13 ans".
"C'est comme si on m'avait annoncé que ma mère était décédée" a ajouté à la presse l'ailier ou arrière international à Marcoussis (Essonne), où il prépare le dernier match du Tournoi des six nations du XV de France, samedi contre le pays de Galles au Stade de France.
QUESTION: Après l'annonce lundi de la fusion, avez-vous du mal à vous concentrer sur le match de samedi?
REPONSE: "Quand vous avez des problèmes personnels à la maison, une fois que vous arrivez sur votre lieu de travail, vous oubliez tout. C'est exactement la même chose ici: il y a des problèmes à l'extérieur, mais quand on arrive sur le terrain, on fait notre métier. On travaille avec nos coéquipiers, et tout cela est oublié. Il n'y a pas de difficulté à travailler avec ce qu'il se passe à l'extérieur."
- "Triste pour le club" -
Q: Quel est votre sentiment sur la fusion?
R: "Je suis triste, triste pour le club, triste pour les coéquipiers, triste pour les personnes qui sont dans les bureaux, triste pour les supporters qui ne nous ont jamais lâchés même dans la difficulté. J'ai même envie de dire: je suis triste pour mon fils qui ne connaîtra pas le Stade Français. J'y suis depuis que j'ai l'âge de 13 ans et je suis triste, triste de savoir que le club ne va plus exister."
Q: Cela a-t-il été une surprise?
R: "C'est comme si on m'avait annoncé que ma mère était décédée. C'est un gros coup de couteau dans le dos. Je suis juste déçu."
Q: Comptez-vous faire partie du futur club?
R: "Je ne sais pas, là je suis avec l'équipe de France. J'ai vu les mecs (coéquipiers du Stade Français) hier (lundi) mais on n'a pas forcément discuté de ça. Personne ne m'a appelé pour me proposer un contrat. Peut-être que l'année prochaine je serai ailleurs, peut-être que je serai en Fédérale 1 (3e niveau), je ne sais pas..."
Q: Avez-vous eu Thomas Savare, le président du Stade Français, au téléphone?
R: "Qui? Je ne connais pas (rires). Ne dites pas ça, après il va me +défoncer+. Non, je ne l'ai pas eu au téléphone. Il me restait deux ans (de contrat), je crois que je suis libéré à la fin de la saison. On verra. Personnellement, je suis plus concentré sur le pays de Galles que sur ce qui passe à l'extérieur."
- "Compliqué a encaisser" -
Q: Qu'est-ce qui sépare le Racing du Stade Français?
© AFP/
Un logo utilisé pour l'annonce du projet de fusion du Racing 92 (partie gauche) et du Stade Français (partie droite), le 13 mars 2017
R: "C'est comme si vous, vous habitiez dans votre maison, tranquille, vous êtes bien, vous avez votre histoire, vos photos de mariage, d'enfants et tout, avec votre voisin que vous détestez depuis des années (rires). Et la Ville vous dit: écoutez, aujourd'hui, vous allez tous les deux vivre ensemble. Vous le prenez comment? Et bien c'est exactement la même chose pour nous. C'est compliqué à encaisser. Moi je ne suis au courant de rien. Je suis triste pour mon club. On verra ce qu'ils veulent vraiment faire. Pour le moment je ne peux pas plus vous en parler."
Q: Vous en avez parlé avec les joueurs du Racing 92 présents à Marcoussis?
R: "On a tous été choqués, on était tous tristes. C'est deux clubs de Top 14... terminé."
Q: Assumez-vous d'avoir quitté lundi Marcoussis en fin de journée pour aller à la réunion des joueurs du Stade Français?
R: "J'assume totalement d'y être allé. Je ne sais pas si Guy (Novès, le sélectionneur) était d'accord ou pas, mais à mon avis je pense pas (...) Si je suis pénalisé, je serai pénalisé."