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© AFP/BERTRAND LANGLOIS
Alama Ieremia, le 2 octobre 2015 à Milton Keynes, lors du Mondial-2015
Ancien All Black nommé à la tête des Samoa après une Coupe du Monde 2015 ratée, le sélectionneur Alama Ieremia s'est fixé pour mission de "rebâtir" la sélection du petit archipel du Pacifique opposé au XV de France samedi (17h45) à Toulouse.
Q: Près d'un an après un Mondial décevant suivi de votre nomination (élimination en poules avec une victoire pour trois défaites), quelles sont les forces des Samoa et vos axes clés pour rebâtir la sélection?
R: "La Coupe du Monde a été une très grande déception. Nous aurions dû faire bien mieux. Evidemment, aujourd'hui nous essayons de rebâtir et d'aller de l'avant. Ces test-matches sont une opportunité de jouer contre de grandes nations comme la France et pour nos joueurs évoluant en France ou en Angleterre de montrer ce que nous pouvons faire collectivement. Nous devons trouver un équilibre, pratiquer un rugby capable de gagner sans perdre notre identité samoane et nous servir de notre expérience à certains postes. Nous devons gagner des test-matches en nous assurant d'avoir suffisamment de ballons, d'avoir des systèmes défensifs en place et de prendre les points au bon moment car il n'y pas beaucoup d'occasions au niveau international. Nous devons nous inspirer de certaines séquences des matches contre les All Blacks (16-25 en juillet 2015) ou l'Ecosse (33-36 au Mondial) et continuer à jouer comme ça. Nous devons aller étape après étape. De nombreux jeunes joueurs arrivent également. Les moins de 20 ans ont connu une très bonne année et sont revenus parmi les meilleures nations. Il faut amener ces jeunes au sein des Manu Samoa (le surnom de la sélection, ndlr) tout en assurant en même temps notre qualification pour la prochaine Coupe du Monde."
Q: Quels sont vos objectifs pour cette tournée ?
R: "Gagner des matches. Notre performance face à la France sera très importante. La chose enthousiasmante au sujet de cette rencontre est que, comme l'adversaire, nous sommes en train de nous reconstruire."
Q: De nombreux Samoans choisissent de jouer pour les All Blacks comme vous l'avez fait. Est-ce un problème pour le rugby samoan?
R: "Vous n'allez pas changer les gens qui veulent jouer pour les All Blacks, le +must+ du rugby mondial. Mais mon boulot est de faire en sorte que les Samoa évoluent à leur meilleur niveau et attirent de bons joueurs. Nous voyons déjà des joueurs clés de Nouvelle-Zélande qui choisissent les Samoa alors qu'ils auraient le niveau de jouer pour les All Blacks. Cela montre qu'il y a un changement. Personnellement, je veux amener mon expérience à un pays qui m'est cher et permettre au rugby samoan d'avancer. J'ai toujours pensé revenir un jour pour aider."
Q: Deux ans après les menaces de grève des joueurs samoans lors de la tournée d'automne, quelle est l'ambiance au sein de la sélection?
R: "C'est un problème du passé, nous avons tourné la page, réformé l'organisation. Il y a une nouvelle gouvernance, une très bonne ambiance. Sauf si vous m'apprenez qu'il va y avoir un putsch (rires)! Nous allons tous dans le même sens sur le plan stratégique avec la fédération. C'est fondamental car sinon vous ne pouvez pas atteindre votre potentiel."
Q: Quelles seront vos armes face à la France?
R: "Cela doit rester une surprise! La France a un cinq de devant très solide, très agressif et des trois-quarts rapides. Et je sais que l'émotion sera spéciale ici à Toulouse, la ville de Guy Novès qui a eu de grands résultats ici."