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Alors que le rugby américain lance dimanche sur la pointe des pieds son premier Championnat professionnel, les Etats-Unis suscitent beaucoup d'intêrêt parmi les clubs européens, et même jusqu'aux All Blacks.
Avec seulement cinq équipes (San Francisco, Sacramento, Denver, Ohio et San Diego), un déficit de notoriété et une exposition médiatique relativement limitée, le PRO Rugby va avoir du mal à se faire de la place au pays des tout-puissants football américain, baseball, basket-ball et hockey sur glace.
Son promoteur Doug Schoninger, un homme d'affaires new-yorkais, ne le conteste pas, mais croit avoir les arguments pour installer le rugby, durablement et rapidement, dans le paysage sportif américain.
"Le rugby est un sport fait pour ce pays avec ses valeurs d'intégrité, de respect et de discipline", explique-t-il.
Comme l'équipe nationale, les Eagles, dirigée depuis peu par le Néo-Zélandais John Mitchell, ne sort de son relatif anonymat que tous les quatre ans à l'occasion de la Coupe du Monde, Doug Schoninger a voulu profiter du retour du rugby au programme des JO, très suivis aux Etats-Unis, pour frapper les esprits.
Il a recruté quelques joueurs étrangers de renom et/ou sur le retour, comme l'ancien All Black Mils Muliaina , sélectionné à 100 reprises sous le célébre maillot noir et champion du monde 2011, qui a rejoint San Francisco, l'ex Springbok Pedrie Wannenburg qui défendra les couleurs de Denver ou l'international italien Mirco Bergamasco envoyé à Sacramento.
"Les joueurs étrangers ont été sensibles à nos arguments, il n'y en a que quinze cette saison, mais il y en aura beaucoup plus la saison suivante", assure le patron de PRO Rugby qui espère étendre son championnat au Canada.
"Vivre aux Etats-Unis attire, notre saison est parfaite pour les joueurs plus âgés: avec douze matches, c'est plus facile d'être au top durant toute une saison", détaille-t-il.
- Partenariat Racing 92/Austin -
L'initiative n'est pas passée inaperçue en Europe, du côté des joueurs comme des dirigeants des grands clubs européens qui considèrent les Etats-Unis comme un marché d'avenir.
En mars dernier, un match du Championnat d'Angleterre a opposé les Saracens aux London Irish à New York, tandis que les All Blacks affronteront l'Irlande à Chicago en novembre prochain, deux ans après un match entre les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande devant 61.500 spectateurs, un record pour un match de rugby de ce côté-ci de l'Atlantique.
"Les clubs anglais se tournent vers les Etats-Unis pour des initiatives commerciales et c'est bien, car il faut de nouveaux marchés", explique à l'AFP Bruce Craig, le très influent président de Bath.
"Mais je suis sceptique sur ce championnat qui se monte. C'est difficile de lancer ça, sans les meilleurs joueurs. C'est un produit moyen, avec des joueurs pas très bons", ajoute-t-il aussitôt.
Le Racing 92, grosse cylindrée du Top 14 français et de la Coupe d'Europe, a abordé le marché américain différemment en signant un partenariat avec le club d'Austin, au Texas.
"Cela va dans la logique d'internationalisation de la marque", rappelle Arnaud Tourtoulou, directeur général du Racing 92.
Le club texan calque ses ambitions sur son homologue avec la construction annoncée d'un centre de formation équivalent à celui, perfectionné et ultra-moderne, du Racing. L'écurie francilienne a aussi consenti à un transfert de compétences avec des éducateurs allant à Austin et des jeunes joueurs américains faisant le voyage inverse.
"Il s'agissait pour nous de prendre en route le wagon", reconnaît Arnaud Tourtoulou.
"L'idée à terme est d'aller en novembre 2017 ou en février 2018 disputer un match là bas. Ce sont des territoires qui intéressent un certain nombre de nos partenaires (...) La mondialisation est partout et il faut saisir ces opportunités", conclut le dirigeant du Racing 92.