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© AFP/BERTRAND LANGLOIS
L'entraîneur britannique de Toulon, Richard Cockerill
, avant le match de Top 14 entre Toulon et le Stade Toulousain, le 9 avril 2017
Reçu cinq sur cinq. Souffreteux une bonne partie de la saison, Toulon a retrouvé ses vertus en finissant avec cinq victoires avec Richard Cockerill et Matt Giteau , qui ont remis de l'ordre et propulsé le club en demi-finales du Top 14, vendredi à Marseille contre La Rochelle (21h00).
Le RCT n'est pas encore redevenu ce rouleau compresseur qui écrasait tout sur son passage du temps de Bernard Laporte , mais il y ressemble de plus en plus.
Son succès en barrages vendredi dernier contre Castres (26-22) en témoigne, obtenu à force d'abnégation et de combat, sans fioriture derrière. Des valeurs appréciées sur la Rade mais des valeurs dont l'équipe s'était un peu éloignée avec Diego Dominguez et Mike Ford, les deux managers remerciés en cours de saison.
Ford souhaitait proposer du beau jeu? Cockerill, qui l'a remplacé début avril après avoir été son assistant depuis janvier, invitent ceux qui voudraient du spectacle à se rendre "à l'opéra".
L'ancien talonneur international anglais, élevé au grain du rugueux jeu d'avants de Leicester, dont il a été le joueur puis l'entraîneur, a imposé sa vision des choses: "un jeu plus simple mais pas restrictif", comme l'expliquait récemment le demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde.
"Cockers" l'a reconnu sans fard auprès de l'AFP, il prône "un jeu direct, simple. Le jeu est très simple si vous le rendez simple".
Et pour cela, le futur manager d'Edimbourg use d'une méthode qui ne laisse pas non la place à la fantaisie: "Je veux qu'ils travaillent dur et qu'ils aiment ça. Mon style de coaching est direct, j'aime avoir de l'autorité sur l'équipe".
Même s'il se veut toujours protecteur avec ses joueurs, il est ainsi assez fréquent de l'entendre donner de la voix lors des entraînements, où les rôles sont bien répartis: à Cockerill, assisté de Marc Dal Maso (en poste depuis le début de saison), le travail des avants, à Giteau, à l'autre bout du terrain, les séances des trois-quarts, carnet de notes en main.
- Giteau, enfin entraîneur-joueur? -
L'ouvreur ou centre australien, absent sur blessure depuis le 18 février, a aussi pour rôle de fédérer le groupe.
Mais "Gits", légende à Toulon où il a tout gagné depuis son arrivée en 2011, traverse une saison pénible, minée par les blessures. Et c'est à contrecoeur qu'il a accepté de porter le survêtement d'entraîneur.
"Je n'aime pas faire l'entraîneur, c'est trop stressant. Je préférerais être sur le terrain, mais c'est comme ça", expliquait ainsi récemment l'Australien de 34 ans, qui quittera le RCT cet été pour le club japonais des Suntory Sungoliath.
Et il se dédouane de toute responsabilités après chaque succès: "Je n'ai rien fait. Ce sont les gars qui sont sur le terrain", répète-t-il à l'envie.
Ce n'est pas l'avis de Cockerill qui met en avant, non sans humour, "le meilleur coach du monde, puisqu'il compte 100 % de victoires".
"Il est très proche des joueurs, c'est leur ami. Tout le monde le respecte en tant que personne mais aussi comme joueur. Quand il parle, il est écouté. Et ce qu'il dit est plein de bon sens. C'est ça le coaching", note ainsi l'Anglais.
La proximité est telle que Giteau refuse de coucher les noms de ses "frères", comme il le dit, sur la feuille de match.
Encore plus probablement avant vendredi, où il pourrait retrouver la compétition et ainsi vraiment revêtir la double casquette entraîneur-joueur.