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© AFP/REMY GABALDA
L'entraîneur de Castres Christophe Urios lors du match face à Lyon, le 8 avril 2017 à Castres
Christophe Urios et Castres, c'est une histoire vieille de plus de 25 ans. Champion avec le CO en 1993, l'ancien talonneur va amener vendredi à Toulon (21h00) son club en barrages pour la deuxième fois en autant de saisons depuis son retour dans le Tarn.
Ses galons d'entraîneur, Urios les a gagnés à Oyonnax en faisant monter le club de l'Ain en Top 14 et en le qualifiant à la surprise générale pour la phase finale de 2015. Mais c'est à Castres qu'il est revenu depuis la saison dernière pour prendre une autre dimension.
"J'ai quand même passé 15 ans ici avant de revenir, j'ai tout connu à Castres, j'ai été joueur, j'ai été champion, j'ai pris le centre de formation, j'ai fait mes premiers pas d'entraîneur", raconte-t-il.
Et aujourd'hui, amener en phase finale et pourquoi pas conquérir un jour un titre avec le club qui lui a fait soulever le Brennus en 1993. "C'est pour ça que je suis là", ajoute-t-il.
- Le nez ouvert en deux -
Élevé dans le Minervois, à quelques kilomètres plus au sud-est, Urios, homme de la vigne, a commencé son aventure dans le Tarn en 1990.
"Je l'ai repéré un jour où nous avions joué contre Carcassonne. C'était un gros combattant. Castres est une petite ville enclavée sur une terre austère, un des grands lieux du calvinisme et on voulait construire le CO à l'époque sur du rude, du combat et c'était le profil qui m'intéressait", se souvient Alain Gaillard, ancien entraîneur de Castres avec qui Urios a été champion.
"Christophe, c'était un guerrier, un gars qui mettait la tête là où les autres ne mettaient pas les orteils", poursuit-il en se souvenant d'un match à Grenoble où Urios avait joué vingt minutes le nez "ouvert en deux".
"Un profil qui plaît beaucoup à Castres", abonde le président du club, Pierre-Yves Revol, et qui lui confère sa légitimité en tant que coach.
"C'était un joueur totalement exemplaire en terme d'engagement et un garçon doté d'une grande capacité de travail. Il est en osmose avec l'environnement ici où les gens sont discrets et travailleurs et où on n'est pas dans le flamboyant", ajoute-t-il.
- 'Valeurs simples' -
"C'est un club de valeurs simples dans lequel l'idée de travail est importante", rebondit Urios. "Ce sont ces valeurs que je défends et mon parcours à cet égard n'est pas anodin, quand on va à Bourgoin, à Oyo et qu'on revient à Castres".
L'histoire d'amour et d'ambition d'Urios avec Castres a toutefois connu un accroc en 2005 lorsque l'ancien talonneur, alors entraîneur des avants, s'est fait limoger.
"Quand je suis parti d'ici il y a 12 ans, j'étais en colère, j'étais déçu", rappelle-t-il. "Mais aujourd'hui, je me rends compte qu'heureusement qu'on m'a fait ça car je me suis construit, je me suis façonné".
Après avoir été forgé par Castres, Urios forge désormais le club à sa façon. "Depuis deux ans, on a fait beaucoup de chemin, on a changé 80% de l'effectif, quasiment tout le staff et je trouve qu'aujourd'hui, il y a une belle harmonie", souligne-t-il.
Balayé la saison dernière en barrage à Montpellier (9-28), Urios espère cette fois que le CO passera l'obstacle à Mayol face au RCT.
"Ça fait trois ans que je fais des quarts, j'aimerais juste faire une demie", sourit-il. En rêvant surement d'un peu plus.