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© AFP/Jamie Squire
Publicité pour le site internet des JO de Sotchi sur un bâtiment à Moscou, le 6 août 2013
La Russie s'est montrée impassible vendredi face aux appels au boycott des jeux Olympiques de Sotchi en février 2014 pour protester contre une loi sur la "propagande" homosexuelle, en dépit des critiques d'athlètes et de Barack Obama.
"Il n'y a aucune raison de craindre les appels au boycott des jeux Olympiques" dans six mois, a déclaré le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, cité par l'agence Interfax.
"Plus la Russie est forte, et plus cela déplaît à certains. Nous sommes tout simplement un pays unique", a estimé M. Moutko.
Le ministre a néanmoins reconnu que la Russie faisait actuellement face à une "légère pression" venant d'Occident, où les appels au boycott des JO de Sotchi par des athlètes et défenseurs de la cause homosexuelle se multiplient en signe de protestation contre une loi jugée homophobe.
La pression est montée cette semaine après les virulentes critiques de l'acteur britannique ouvertement homosexuel Stephen Fry, qui a écrit au Comité international olympique (CIO) pour lui demander de retirer à la Russie l'organisation des JO de Sotchi, accusant le président Vladimir Poutine d'avoir fait "des homosexuels des boucs émissaires comme Hitler l'avait fait avec les juifs".
Une loi "homophobe"
M. Poutine a promulgué en juin un texte de loi qui sanctionne tout acte de "propagande" homosexuelle devant les mineurs. Les étrangers risquent une amende de 100.000 roubles (2.300 euros) maximum, jusqu'à 15 jours de détention et l'expulsion du pays.
Le mouvement international luttant contre l'homophobie All Out a annoncé jeudi avoir remis au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en marge de sa rencontre à New York avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, une pétition avec plus de 340.000 signatures appelant la Russie et les dirigeants du monde entier à dénoncer cette loi "homophobe" et à protéger les homosexuels contre toute discrimination.
Un site "Boycott Sochi 2014" créé sur Facebook par la communauté homosexuelle a déjà recueilli des milliers de signatures, et des défenseurs de la cause gay ont appelé à boycotter la vodka russe.
Mais le ministre russe des Sports a balayé les critiques: "Toutes les personnes sensées comprennent que l'ingérence de la politique dans le sport est inadmissible", a-t-il dit.
Vitali Moutko a "lancé à tous un appel au calme", affirmant que les droits de "tous les sportifs et organisations sportives seraient respectés".
Le CIO a cependant "encore besoin d'éclaircissements" concernant cette loi, a déclaré vendredi son président Jacques Rogge, dans la perspective des JO, du 7 au 23 février 2014 à Sotchi, entre les bords de la mer Noire et les montagnes du Caucase russe.
"Rogge: "Les Jeux doivent être ouverts à tous"
"Lorsque la loi a été promulguée, nous avons reçu toutes les assurances concernant Sotchi. Nous avons ensuite demandé une confirmation écrite de ces assurances. Nous avons étudié la chose ce matin mais nous avons encore des incertitudes, nous avons encore besoin d'éclaircissements", a expliqué M. Rogge lors d'une conférence de presse à Moscou, où débutent samedi les championnats du monde d'athlétisme.
"Une fois que nous aurons compris la loi, nous pourrons rappeler que nous nous conformerons à la charte olympique, qui stipule que chaque athlète a le droit de concourir, quelles que soient sa race, sa religion ou son orientation sexuelle. Les Jeux doivent être ouverts à tous sans discrimination", a ajouté le Belge âgé de 71 ans.
Le président américain, Barack Obama, avait critiqué mardi les pays qui adoptent des lois discriminantes contre les homosexuels, en réponse à une question sur la loi russe.
Des pays Occidentaux parmi lesquels les Etats-Unis avaient boycotté les jeux Olympiques à Moscou en 1980 pour protester contre l'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique.
Mais aux yeux de M. Moutko, il est "impossible" que des athlètes boycottent les jeux d'hiver organisés pour la première fois par la Russie à Sotchi: "les athlètes se préparent pour les jeux Olympiques depuis quatre ans. (Un boycott) n'aurait tout simplement aucun sens", a-t-il dit.