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Strasbourg a vu ses rêves de remporter l'Eurocoupe messieurs fondre dans le volcan de l'arène Abdi Ipekçi de Galatasaray, qui a étouffé la SIG (78-67) au bout d'une soirée endiablée, mercredi lors de la finale retour à Istanbul.
La courte avance de quatre points (66-62) arrachée au Rhénus Sport vendredi à l'issue d'un duel acharné, n'aura pas suffi à Strasbourg, qui n'a pu résister à l'énorme pression des quelque 12.500 supporters survoltés formant un magma rouge et jaune autour du parquet.
"Galatasaray est une grande équipe qui jouait à domicile dans une ambiance exceptionnelle. Malgré ça, on a fait un match incroyable de courage et d'abnégation qui nous a amenés à seulement six points de Galatasaray à deux minutes de la fin", a déclaré l'entraîneur Vincent Collet , pour qui "la déception domine".
Premier club français à atteindre une finale de C2 depuis Châlon-sur-Saône en 2001, Strasbourg échoue ainsi à succéder à Limoges, qui avait remporté en 1988 la Coupe des Coupes, ancêtre plus abordable de l'Eurocoupe, véritable "petite Euroligue".
Malgré cette défaite, la SIG a accompli cette année son plus beau parcours, surmontant un à un les obstacles qui se dressaient en phase finale, Oldenbourg (Allemagne), Nijni Novgorod (Russie) puis Trente (Italie).
A Istanbul, Strasbourg a été assommé d'emblée par des joueurs de Galatasaray bien décidés à faire oublier leur défaite du match aller, à l'image d'un Stephane Lasme impérial, d'un Sinan Güler survolté en début de rencontre et d'un Errick McCollum décisif (avec Lasme) en fin de match.
Après avoir lancé la révolte par l'intermédiaire du Français Romain Duport, de Mardy Collins (16 pts) et de son vétéran Louis Campbell, les Strasbourgeois ont cru l'exploit possible jusqu'au bout, mais ont dû toujours courir après le score.
"Il faudra que l'équipe soit disciplinée, extrêmement agressive et joue un basket rugueux", avait déclaré avant le match l'entraîneur de Galatasaray, Ergin Ataman. Ses joueurs, qui n'ont perdu qu'un seul match à domicile en Eurocoupe et ont gagné leurs matches de 18 points d'écart en moyenne, ont appliqué la consigne à la lettre.
- Irrespirable -
Les Turcs faisaient parler l'artillerie d'entrée de jeu, multipliant les salves de tirs à trois points et prenaient rapidement le large (15-2, 4e) dans le sillage de leur meneur Sinan Güler, décidé à produire un meilleur match qu'à l'aller (11 pts).
Solides derrière, à l'image d'un Stephane Lasme enchaînant contres, rebonds défensifs et paniers à mi-distance avec l'efficacité d'une batterie de DCA, les rouges et jaunes achevaient le premier quart temps avec une avance confortable (27-16).
Mais la SIG n'avait pas dit son dernier mot. Rendant coup pour coup, les Strasbourgeois parvenaient à maintenir un écart d'une dizaine de points avant que le vétéran Louis Campbell (37 ans) ne sonne la charge. Les Alsaciens parvenaient à réduire l'écart à trois points (37-34, 17e) et arrivaient à la mi-temps avec 8 points de retard (43-35).
Dès la reprise, les Turcs retrouvaient leur adresse longue distance perdue au deuxième quart temps, enchaînant trois paniers primés, dont deux par leur arrière Köksal Göksenin (51-37, 223e). Insoumis, Campbell montrait encore une fois l'exemple en enchaînant 7 points consécutifs pour maintenir Strasbourg à flot (53-47, 27e). Avec un panier primé sur le gong, Romain Duport maintenait l'écart à sept points à la fin du troisième quart temps (61-54).
La fin du match s'annonçait irrespirable. Errick McCollum, désigné MVP de l'Eurocoupe, et jusque là relativement muet, prenait le contrôle des opérations, enchaînant les paniers puis prenant le dessus sur son aîné Campbell pour le contrer, tout un symbole.
A trois minutes de la fin, seulement six points séparaient les deux équipes (2 pts sur l'ensemble des deux matches) et un panier primé aurait suffi à la SIG pour passer devant (73-67).
Prenant - un peu trop en soliste - ses responsabilités, Collins échouait et perdait un ballon crucial, alors que McCollum transformait deux lancers francs dans la foulée, mettant à l'abri les rouges et jaunes.
"On est tombés dans l'émotion, vouloir absolument faire l'action décisive. Ca ne marche jamais", regrettait Collet.
Güler, l'homme d'Istanbul, enfonçait le clou au terme d'une chevauchée esseulée pour offrir à son club la première Eurocoupe de son histoire.
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