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+Flying Jason+ n'a pas fini de voler: Jason Lamy-Chappuis, porte-drapeau de la délégation française aux JO d'hiver de Sotchi 2014, a depuis remisé le combiné nordique au placard pour se concentrer sur son rêve d'enfance, devenir pilote de ligne.
Ce week-end se tiendra à Chaux-Neuve (Doubs), la 20e édition du rendez-vous de combiné nordique, une première depuis de nombreuses années sans l'enfant du pays sur la piste, à la retraite depuis 2015.
"Je vais découvrir ça vraiment autrement car quand on est athlète, on est dans une bulle, protégé même s'il y a des sollicitations. Là, il y a la soirée fondue et je vais profiter de voir les à-côtés, sans pression", relate à l'AFP le champion olympique 2010 et triple vainqueur de la Coupe du monde de combiné nordique.
Cette semaine est d'autant plus particulière pour le Français qu'elle mêle, comme un clin d'oeil, l'ancienne et la nouvelle vie de Lamy-Chappuis.
"Je passe cette semaine mes premiers examens théoriques pour devenir pilote de ligne", explique-t-il.
Des tremplins et des pistes de ski aux pistes d'atterrissage, il n'y a finalement qu'un vol d'oiseau que Lamy-Chappuis a allègrement franchi en prenant sa retraite à 28 ans.
"Il doit y avoir des liens dans le subconscient mais il y a quand même des grosses différences entre les deux carrières, même si la notion de portance est là", sourit le Français, né à Missoula (Montana) aux Etats-Unis d'un père français et d'une mère américaine, et qui rêve depuis son enfance de devenir pilote.
- "Un rêve d'enfant" -
"C'est un rêve d'enfant, oui. Je me souviens que quand j'avais 5-6 ans, je faisais des vols transatlantiques pour voir mes grands-parents. Je voulais tout le temps aller dans le cockpit, c'était génial de voir le monde et le ciel comme ça, avec tous ces boutons. J'ai toujours eu ça dans un coin de ma tête, même pendant ma carrière".
Celui qui a commencé à voler sur des monomoteurs à partir de 18 ans, au sein de l'aéroclub d'Annemasse, ne pouvait évidemment le faire pleinement durant de sa carrière: "quelques vols par mois d'avril à octobre, rien de novembre à mars".
Tout a changé cette année, avec la retraite. Au lieu de répéter ses gammes à l'entraînement comme les années précédentes avant Chaux-Neuve, c'est donc à Orly que le +Djez+ a posé ses valises ces derniers jours.
Au menu, les sept premiers examens qui doivent lui permettre de décrocher en mai son module théorique: l'ATPL (Airline Transport Pilot Licence), en gros "le brevet de pilote de ligne qui correspond au code en voiture", explique-t-il.
Systèmes électrique et hydraulique, motorisation, météorologie, communication, législation, instrumentation ou encore procédures opérationnelles: Lamy-Chappuis ne chôme pas. Et en mai, sept autres modules l'attendent.
- Gestion du stress -
Diplôme théorique en poche, il sera alors temps pour lui d'intégrer une école pratique, en France, Angleterre ou Etats-Unis, afin de maîtriser les multimoteurs et décrocher le CPL (Commercial Pilot Licence) avec Instrument Rating (IR, vol aux instruments).
"Je n'ai pas encore choisi l'école. Je dois me renseigner sur laquelle permet d'intégrer plus facilement une compagnie aérienne".
A l'horizon de l'été 2017, Jason Lamy-Chappuis devrait donc devenir officiellement pilote de ligne. Avec l'espoir de travailler pour Air France: logique pour l'ancien porte-drapeau national.
Son expérience de sportif de haut niveau lui permet de connaître déjà la gestion du stress, notion d'importance dans le transport aérien.
"Je me souviens qu'en haut du tremplin de sauts, j'essayais de me mettre dans une routine, dans une bulle en attendant que le feu passe au vert et que je puisse m'élancer. Cette semaine, j'ai retrouvé un peu de cette pression avec mes examens et ça fait du bien", reconnaît-il.
"C'est vrai que les émotions qu'on trouve dans le sport me manquent un peu. Mais je n'ai aucun regret d'avoir arrêté ma carrière. J'ai un objectif, et je sais ce que je vais faire", conclut-il.