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Sports, calendriers, préparations et objectifs différents: Martin Fourcade et Renaud Lavillenie, N.1 mondiaux en biathlon et saut à la perche, n'ont finalement qu'un seul point en commun, quelques semaines de vacances au printemps.
Au gré de leurs calendriers respectifs, Fourcade et Lavillenie programment une montée en puissance différente.
"Sur un sport comme le biathlon, avec trois courses par semaine, un classement général de la Coupe du monde qui est le plus difficile et recherché, ce n'est pas possible d'avoir plusieurs pics de forme", relate Fourcade.
"On a envie d'arriver en forme aux Championnats du monde, mais ça se fait seulement sur la période des deux dernières semaines qui précèdent l'événement. Le but est d'arriver (en forme) au début de saison, pas au top de ma forme, mais presque. Ensuite, l'enchaînement des compétitions fait qu'on ne peut pas s'entraîner durant l'hiver. Et du coup, on ne peut pas rattraper le retard pris (...), il s'agit plus de conserver son niveau", analyse-t-il auprès de l'AFP.
- L'athlétisme, sport d'hiver -
Pas vraiment de pics de forme en tant que tels pour Lavillenie. "Il s'agit plus de plateaux de forme. Pour la saison à venir, le premier col sera fin juin/début juillet pour les championnats de France et d'Europe. Le plateau va continuer sur les deux trois meetings qui suivent, et après, ce n'est pas que je relâche mais je redescends un peu en intensité, pour refaire ensuite une dizaine de jours de travail avant d'aller à Rio (pour les JO)", analyse le champion olympique de perche.
Pour les deux hommes, un seul point commun donc: quelques vacances dans les semaines qui viennent, au printemps.
Car l'athlétisme est aussi un sport d'hiver, en atteste le nouveau titre mondial décroché par Renaud Lavillenie, en salle à Portland (Etats-Unis).
C'est donc Martin Fourcade qui pourra couper le plus dans les prochaines semaines, alors que la saison vient de s'achever sur un cinquième triomphe consécutif pour lui.
Mais si le prochain objectif paraît lointain -l'hiver 2016-2017-, l'épisode "Martin part en vacances" s'annonce bref.
"J'ai une reprise d'entraînement fixée début mai", confie le double champion olympique de biathlon.
A peu près quatre semaines pleines sans entraînement donc, puisque Fourcade a encore quelques rendez-vous à honorer avant la coupure effective: les championnats de France à Méribel ce week-end, une compétition exhibition en Russie, puis une cérémonie en l'honneur des skieurs, le 5 avril à Annecy.
"En mai, je reprendrai alors l'entraînement avec un volume horaire hebdomadaire assez équivalent de mai à novembre, aux alentours des 25 heures de sport, avec à peu près la même chose en tir". Et en novembre, le grand cirque blanc des compétitions reprendra sa transhumance.
- Fourcade: 'S'épanouir' -
Pas de grand cycle de la sorte pour Lavillenie.
Pour lui qui ne fait jamais l'impasse sur la saison en salle, l'année athlétique comprend donc deux périodes de préparation: à la fin de l'automne puis à partir de la mi-avril.
La coupure printanière est la plus courte, trois semaines, car les objectifs sont plus proches: les jeux Olympiques de Rio en août.
"Je n'ai pas de voyage au soleil prévu. Seulement bien se vider la tête, voir la famille, faire de la moto... Ne pas avoir à faire le trajet à l'entraînement tous les jours, faire ce qu'on veut !".
La reprise est programmée pour mi-avril. "Je vais partir pour San Diego (Etats-Unis), sans doute aux alentours du 11 avril, pour une quinzaine de jours", explique ainsi Lavillenie.
Le perchiste et le biathlète s'accordent sur la nécessité de souffler, quand cela est possible.
"Pour moi, ne pas couper entre la salle et le plein air ne serait pas un handicap physiquement, ça ne changerait pas grand chose", estime Lavillenie. "Mais d'un point de vue psychologique, tu t'enlèves une période de décompression. Et si elle ressort plus tard c'est encore pire", analyse-t-il.
Fourcade abonde: "Sans notion de plaisir, je serais incapable de faire ces sacrifices là, j'ai envie de continuer à m'épanouir dans ce que je fais", souligne-t-il.