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Chiffre record d'inscrits pour cette seizième Solitaire (43 concurrents), mais aussi record d'abandons : quinze voiliers tournent casaque lors de la première étape Granville-Kinsale, dans une mer chaotique soulevée par un vent de 80km/h. Deux d'entre eux ont fait naufrage et deux des favoris ont démâté : Damien Savatier et Léon Brillouet!
Un des solitaires, Luc Berthillier, est porté disparu. Les avions partis à sa recherche, dont un Bréguet Atlantic, ne trouvent que des débris de bateau, et on craint le pire. Le malheureux vit effectivement un cauchemar : son voilier a coulé à pic, après un choc brutal dans une vague, et il a dérivé cinq jours sur un radeau à moitié dégonflé, sans avoir pu signaler sa position. Ses rations d'eau et de fruits secs se terminaient quand enfin, un chalutier espagnol l'aperçut...
La deuxième étape est plus calme, mais à la troisième, le marathon recommence : quatre jours et quatre nuits presque sans sommeil. Dans cette étape interminable de 470 milles entre Crozon-Morgat et Bayona, c'est le calme qui éprouve la flottille. Les dernières heures sont infernales pour les solitaires, accablés de chaleur et de fatigue nerveuse. Pas question de profiter de l'absence de vent pour dormir : c'est justement quand on s'effondre qu'une infime brise thermique soulève le voilier de l'adversaire tapi derrière, qui silencieusement vous souffle votre place. Le Cam descendu se reposer quelques minutes... se réveille ainsi une heure plus tard, son voilier tournant en rond, loin, loin derrière celui de Poupon, qui lui vole l'étape.
Pas de répit non plus dans la quatrième étape sous spi. Le vent se lève, la toile bouillonne, couche le voilier, s'entortille ou craque... Harassés, gardant un souvenir cuisant de leur épopée en mer d'Irlande, beaucoup aménent les voiles, mais les premiers continuent leurs glissades dangereuses à travers le Golfe de Gascogne. Jean Le Cam, qui veut sa revanche, fonce avec une énergie peu commune. Sa devise est simple : "Cà passe ou çà casse!". Il passe, et emporte l'étape à La Rochelle avec deux heures d'avance sur Poupon. Déjà, dix ans plus tôt, Le Cam et Poupon se battaient en duel sur leurs Vaurien, avec le même acharnement. Le Rochelais, beau joueur, s'incline sous ses tours, mais il a réussi un beau triplé d'étape et gagne la course devant Le Cam. C'est la deuxième victoire au Figaro de cet élève de Tabarly, formé aux courses du RORC et au Figaro. Un an plus tard, Poupon allait triompher à La Route du Rhum, dans un déboulé de 14 jours mené à l’allure d'un Figaro (pas plus d'une demi-heure de sommeil d'affilée, et souvent guère plus d'une à deux heures de sommeil par nuit).
1. Philippe Poupon
. 2. Jean Le Cam
. 3. Christophe Cudennec. 4. Patrick Eliès. 5. Christophe Auguin
. 47 partants, 28 classés.
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Dentiste, il est devenu champion du monde en planche RS:X en 2015 (3eme en 2019 ; 3eme des Jeux Olympiques en 2016 et des championnats d'Europe en 2013). Champion du monde ISAF Jeunes en 2006. ... |