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Il aura fallu quatre années d'entraînement à Philippe Poupon
avant de gagner la Solitaire en 1982. Mais ensuite, il aura du mal à lâcher la place : second en 1983, et, à nouveau, premier en 1985. Avec Poupon, et cette génération de coureurs de haut niveau qui se partagent entre transats et Course du Figaro, la Solitaire commence à se professionnaliser. Près de la moitié des voiliers sont maintenant sponsorisés. Sponsor égale finances, c'est à dire perfectionnement technique des voiliers et entraînement intensif des coureurs. Ainsi, le coureur océanique Loïc Caradec, pour la deuxième fois engagé au Figaro, abandonne progressivement son métier d'ingénieur nucléaire pour s'entraîner et régater toute l'année (Courses du RORC, tours du monde, transats).
Lionel Péan, dont c'est la troisième Solitaire, inaugure un service technique d'aide personnalisée aux coureurs, introduisant dans la régate au large ce système d'écurie de course inspiré des compétitions automobiles. Le solitaire n'est plus, comme autrefois, seul à tout faire à bord, fignolant encore la nuit précédent le départ, et dormant au port sur la première couchette venue. Aux escales, les pros, comme Péan, filent à l'hôtel, tandis que mécanicien, voilier, électronicien, bichonnent le voilier. Lionel a même embauché un plongeur pour nettoyer la carène! Ce qui n'empêche pas le bricolage de fortune en pleine mer : ce sont les petits plus qui font les grands pros. Ainsi, Caradec n'hésite pas à plonger en Manche pour ôter les algues brunes qui freinent son voilier. Et Poupon, étai cassé entre Ré et Yeu, grée à la place ses deux drisses de spi en Kevlar, sauvegardant ainsi son mât... et son classement.
Jusqu'à la fin de cette épreuve, Poupon, malgré son expérience, dut ainsi se battre, contre le matériel défaillant, mais aussi contre les bizuths, qui montrent des dents acérées, se relayant pour titiller les anciens, Poupon, Gahinet, Caradec, Carpentier. Jean-Bertrand Mothes-Massé (1er en Irlande), Léon Brillouet, Papin, Savatier (vainqueur de Lorient-Quiberon) mènent jusqu'aux dernières minutes de chaque étape une guerre d'usure. A tel point que Poupon, le cap-hornier déclarera à l'arrivée à Quiberon : "Je suis fier, car c'est vraiment la course la plus dure!"
1. Philippe Poupon
. 2. Gilles Gahinet
. 3. Hervé Papin. 4. Damien Savatier. 5. Lionel Péan. 43 partants, 32 classés.
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Dentiste, il est devenu champion du monde en planche RS:X en 2015 (3eme en 2019 ; 3eme des Jeux Olympiques en 2016 et des championnats d'Europe en 2013). Champion du monde ISAF Jeunes en 2006. ... |