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Alexis Pinturault a fait sensation jeudi en enlevant le dernier super-G de la saison à Lenzerheide devant Thomas Mermillod-Blondin, pour s'affirmer à 22 ans comme un tout grand polyvalent avec des victoires désormais dans quatre des cinq disciplines du ski alpin.
Le petit prodige de l'équipe de France, qui s'élançait le dernier, a déboulé comme une fusée, pour couper la ligne avec 56/100e d'avance sur le tout aussi étonnnant Thomas Mermillod-Blondin, qui détenait les commandes jusque-là par un centième sur l'Américain Bode Miller , le médaillé de bronze olympique du super-G.
"Je pensais pouvoir faire une belle course aujourd'hui même avec le dossard 26, mais de là à penser à un podium ou une victoire, non! Je me suis concentré sur une seule chose: faire mon ski, tailler les courbes au maximum, prendre des risques comme je le pouvais, mais quand je passe la ligne d'arrivée, ce fut une grande surprise, parce que Mermillod-Blondin avait fait une sacrée descente et de lui mettre encore 56 centièmes, c'était quelque chose d'extraordinaire", a raconté le phénomène du jour.
A quelques jours de ses 23 ans, et moins d'un mois après sa médaille de bronze en géant aux Jeux de Sotchi, Pinturault s'offre ainsi une septième victoire en Coupe du Monde, la première dans une discipline pure de vitesse.
"J'avais déjà fait un podium en super-G dans des conditions qui m'étaient favorables, mais aujourd'hui, on ne peut pas dire qu'elles m'étaient favorables et pour autant je vais chercher une victoire, alors cela construit bien pour l'avenir", a souligné le skieur de Courchevel, qui compte dès l'année prochaine disputer tous les super-G de la saison, lui qui se concentrait avant tout sur le géant et le slalom.
Rêve de cristal
Mermillod-Blondin, à 30 ans, ne comptait lui jusqu'à présent que trois podiums en super-combiné en Coupe du Monde, même si ce skieur polyvalent était capable de marquer des points aussi bien en slalom qu'en super-G.
"Ce sont des émotions fortes. Ce n'est pas tous les week-ends que je suis devant le panneau de leader et j'y ai cru jusqu'à la fin. Alexis a sorti une course d'enfer. Bravo à lui ! Partager un doublé c'est énorme", a fait valoir le Haut-Savoyard.
Il a vu se perdre des ténors comme le Norvégien Aksel Lund Svindal , qui avait déjà assuré début mars son cinquième petit globe de cristal du super-G, son troisième d'affilée. Le champion olympique 2010 a terminé à la 16e place, sans marquer un seul point, ce qui devrait lui coûter cher dans la course au grand gobe du classement général.
Car son rival, l'Autrichien Marcel Hirscher , qui n'est pas un as en vitesse, a pu lui reprendre 22 points avec sa 12e place. Il ne lui en manque plus que 20 pour passer devant alors qu'il ne reste plus que deux courses au programme, soit un maximum de 200 points à marquer, dans lesquelles Hirscher est favori.
Mais avec l'improbable scénario de jeudi, Pinturault s'est remis sans le vouloir mathématiquement dans la bataille pour le grand globe: 172 points le séparent de Svindal et 153 d'Hirscher, ce qui n'a pas échappé au clan autrichien. "Tant mieux, mon objectif est de leur foutre la trouille pendant des années !", a souligné Pinturault, en riant.
Si en cette année olympique, la perle du ski bleu n'avait pas l'objectif de jouer le classement général surtout après son début de saison calamiteux en slalom, il ne cache pas avoir des rêves de cristal dès la saison prochaine.
Avec "l'or qu'il a sous les pieds" comme le note admiratif l'entraîneur de vitesse des Français, Patrice Morisod, personne ne doute de le voir un jour en patron du général.