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© AFP/Fabrice COFFRINI
Alexis Pinturault
, dans l'aire d'arrivée du slalom géant des Mondiaux de St-Moritz, le 17 février 2017
"Je fais des Mondiaux mauvais, très mauvais": Alexis Pinturault , seulement 7e vendredi du slalom géant des Championnats du Monde de Saint-Moritz remporté par l'Autrichien Marcel Hirscher , ne se cache pas et assume un échec qui se répète depuis des années dans les grands rendez-vous.
Certes, le skieur de Courchevel a remporté le bronze en géant aux jeux Olympiques de Sotchi en 2014, puis aux Mondiaux de Beaver Creek l'année suivante.
Mais à 25 ans, celui qui a dépassé la légende Jean-Claude Killy au nombre de victoires en Coupe du Monde (19) court encore après un premier titre mondial individuel, qui lui donnerait enfin une place incontestable au panthéon du ski français.
Car le skieur qui s'entraîne en marge de l'équipe de France et ne dormait pas pendant les Mondiaux dans l'hôtel des Bleus, n'en finit pas de décevoir, voire d'agacer.
- Cumul de déceptions -
Tout semblait pourtant réuni avant la quinzaine du blanc de Saint-Moritz pour que le skieur le plus talentueux de sa génération confirme les attentes.
En Super-G, en ouverture des Mondiaux, il était le meilleur Français, terminant à une honnête 6e place mais ne s'inquiétait pas.
En combiné, après une victoire à Santa Caterina (Italie), Pinturault avait conservé le petit globe cette saison. Il se présentait donc en grand favori au départ de l'épreuve lundi. Mais après une descente prometteuse, il échouait à la 10e place, mettant son échec dans le slalom sur le compte d'une "piste mal préparée", sur laquelle même des descendeurs ont pourtant fait mieux que lui.
Hirscher, sans être génial, remportait lui l'argent.
Mardi, "Pintu" décrochait enfin son premier titre mondial, mais dans l'épreuve par équipe, après un départ poussif.
Et vendredi, après la première manche, Pinturault semblait enfin sur de bons rails pour se battre pour le titre, à seulement 35/100e de Hirscher.
Malheureusement, ce ne sera encore pas pour cette fois. Après les Mondiaux de Garmisch (Allemagne) en 2011 et Schladming (Autriche) en 2013 dont il était rentré bredouille, puis le bronze à Beaver Creek en 2015, il ne reste plus que le slalom dimanche à "Pintu" pour redorer ces Mondiaux suisses.
"Je n'ai pas fait de podium en slalom depuis 2 ans, je serai un grand outsider, ça me permettra peut-être de jouer un peu plus que sur le combiné et le géant", voulait se consoler Pinturault, qui avait bien du mal à retenir ses larmes après "une grande déception".
- Faillite générale française ? -
Les autres Français n'ont pas fait mieux que lui, dans ce qui ressemble à une faillite générale.
Mathieu Faivre, 3e au classement mondial de la spécialité, a commis trop de fautes sur les deux manches pour prendre la 9e place. Au prix d'une belle seconde manche, Victor Muffat-Jeandet remonte à la 13e place et Steve Missilier pointe au 18e rang.
"Ce n'est pas une bonne journée pour nous, c'est décevant, on y croyait assez fort avec des garçons compétitifs normalement", constatait amèrement David Chastan, patron de l'équipe masculine.
"Par rapport à une épreuve de Coupe du Monde, durant les Mondiaux, ça rehausse la prise de risque car tout le monde veut faire une médaille", tentait-il d'expliquer.
"Il faudra qu'on réfléchisse, qu'on essaie de voir s'il y a un problème de fraîcheur, pour être meilleur sur des événements plus longs et voir s'il faut faire des impasses", ajoutait-il.
Interrogé sur la contre-performance de Pinturault, Marcel Hirscher , qui a remporté lui son 3e titre individuel mondial, estimait "inattendu" le résultat de son rival français.
"Alexis m'a félicité, mais il n'y avait pas trop de temps pour discuter. C'était une course très dure aujourd'hui, je suis très heureux car il n'est pas courant que les favoris l'emportent", ajoutait Hirscher, plutôt magnanime.