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La skieuse française Marion Rolland a mis mardi un terme à une carrière de douze saisons au plus haut niveau, marquée par de nombreuses blessures et un coup d'éclat, son titre de championne du monde en 2013 à Schladming (Autriche).
L'Iséroise a renoncé fin janvier aux Mondiaux-2015 de ski alpin à Beaver Creek (Colorado), en raison d'une nouvelle blessure ligamentaire à un genou, la quatrième en l'espace de huit ans.
"Avec cette nouvelle blessure, il est temps pour moi de penser au futur. Le ski a été ma vie jusqu'à maintenant (...) j'ai eu la chance de connaître les podiums et de beaux résultats aux niveaux national et international", a expliqué Marion Rolland dans un communiqué.
"Je suis maintenant sereine pour prendre la décision d'arrêter ma carrière", a ajouté la petite-fille du coureur cycliste Antonin Rolland. "J'ai vécu de magnifiques moments, j'ai su rebondir après des échecs."
Des échecs, dont le plus retentissant remonte aux jeux Olympiques 2010 à Vancouver au Canada. Au départ de la descente, la course la plus regardée de la quinzaine avec l'épreuve-reine masculine, elle perd l'équilibre au bout de trois appuis.
Les réseaux sociaux s'emparent de l'occasion pour se moquer d'une chute bien plus grave qu'amusante: la skieuse des Deux-Alpes est victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche.
Son genou gauche qui avait déjà cédé à une première reprise en 2007, l'amenant une première fois sur la table d'opération.
La skieuse tente de se relever de ce coup dur, en passant outre les railleries du web, pour remettre le bleu de chauffe et reprendre confiance dans son ski.
- Le déclic Schladming -
Premiers éléments positifs, en mars 2012, lors des finales de la Coupe du Monde disputées à Schladming. Elle y décroche ses deux premiers podiums: une deuxième place en descente derrière la reine de la vitesse l'Américaine Lindsey Vonn , et une troisième place un jour plus tard en super-G.
Ses deux seules places sur la "boîte" laissent augurer la sensation de sa carrière, un an plus tard, sur la même piste, lors des Championnats du Monde.
Profitant de l'absence de Vonn, blessée trois jours plus tôt, elle décroche l'or mondial dans le pays où le ski alpin est roi. Une consécration qui vient récompenser sa persévérance.
Un titre --le premier pour une Française en descente depuis Marielle Goitschel et les Mondiaux-1966 à Portillo-- qu'elle aurait souhaité confirmer un an plus tard lors des jeux Olympiques de Sotchi.
"J'étais dans une spirale positive avec le titre. J'étais arrivée sur un niveau, un statut particulier", avait-elle expliqué, mais la fragilité de ses genoux la rattrape lors de la préparation de la saison olympique.
Sur une faute de carre lors d'un entraînement au Chili, elle est victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou et d'une entorse du ligament latéral interne. Retour par la case opération.
"Je ne pouvais pas arrêter l'année dernière sans essayer de défendre mon titre en février 2015, j'aurais eu trop de regrets pour le reste de ma vie", explique-t-elle mardi.
Elle revient alors en Coupe du Monde à Lake Louise au Canada en décembre 2014, simplement "contente de remonter sur les skis", mais son corps s'est une nouvelle fois rappelé à elle en janvier.
"L'opération aura bien lieu, mon ligament est trop touché pour espérer éviter la chirurgie", a-t-elle précisé dans le communiqué mardi, alors que la date n'est pas encore fixée.
Elle donne un dernier rendez-vous à ses supporteurs pour un adieu lors des finales à domicile de la Coupe du Monde à Méribel du 18 au 22 mars.