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A 38 ans, Bode Miller reste imprévisible: alors qu'on le croyait à la retraite, le phénomène du ski américain envisage maintenant de faire son retour en Coupe du Monde l'hiver prochain.
La retraite n'est plus du tout à l'ordre du jour. "Il y a une forte probabilité que je revienne pour faire quelques courses", a expliqué mercredi le médaillé olympique le plus âgé de l'histoire du ski alpin depuis Sotchi (Russie) où il avait décroché le bronze en super-G.
Pourtant, comme beaucoup d'anciennes gloires, Miller se lance à Beaver Creek, où le circuit mondial masculin fait étape de vendredi à dimanche, dans une carrière de consultant télé.
Le quintuple champion du monde et champion olympique 2010 de super-combiné a ainsi dévalé mercredi la Birds of Prey avec une caméra fixée sur l'un de ses bâtons pour filmer au plus près l'une des descentes les plus spectaculaires du circuit.
Il y a dix mois, Miller avait quitté Beaver Creek dans une ambulance après une chute spectaculaire dans le super-G des Mondiaux-2015 et une sanglante entaille à un mollet.
L'Américain avait alors laissé entendre, après une énième opération, qu'il songeait sérieusement à raccrocher ses skis pour se consacrer à sa nouvelle passion, l'entraînement des chevaux de course dans son haras du Kentucky.
- 'Bode est unique' -
Si sa priorité est désormais la famille qu'il forme avec Morgan Beck, une ancienne joueuse professionnelle de beach-volley, ("Mes enfants me prennent toute mon énergie, c'est comme un entraînement"), Miller est toujours rongé par le démon de la compétition et ne reviendrait pas pour faire de la figuration.
"Je ne me vois pas partir plusieurs mois pour faire toute la Coupe du Monde, c'est tellement exigeant, cela serait dur pour ma famille", a-t-il admis.
"Mais il n'y a pas de doute dans mon esprit que je peux être compétitif, voire gagner, même s'il y a des jeunes qui sont bons et ambitieux", a insisté le "Kid de Franconia", qui a participé cet été au stage de préparation de l'équipe américaine au Chili.
L'entraîneur de l'équipe des Etats-Unis Patrick Riml en est lui aussi persuadé: "Bode est unique, il a en lui ce que peu de skieurs ont, la vitesse et l'envie de gagner."
"La seule question à laquelle il doit répondre, c'est: est-il en mesure de faire les efforts nécessaires pour sa préparation physique l'été prochain?", a toutefois prévenu l'entraîneur allemand.
Mais Miller étant Miller, ce retour se ferait dans des conditions particulières, avec des skis qui n'ont jamais été utilisés en Coupe du Monde.
- Ramener un peu d'enthousiasme -
Personnalité à part du circuit mondial, longtemps grande gueule, rebelle et noctambule, capable de prendre le départ d'une course encore fortement alcoolisé, Miller a lancé une énième pavé dans la marre.
Il a rompu avec son équipementier Head et travaille désormais avec Bomber, une marque américaine de skis fabriqués artisanalement en Italie.
"A la différence des autres marques, les skis vendus au grand public sont les mêmes que ceux utilisés en compétition, je ne comprends pourquoi les autres fabricants ne font pas la même chose", a lancé le skieur aux 33 victoires en Coupe du Monde et deux globes de N.1 mondial.
"J'aime ce sport, je veux que les gens l'aiment aussi, c'est ma façon à moi de ramener un peu d'enthousiasme et de frisson dans le ski", a martelé celui qui a souvent regretté le conservatisme de son sport.
Sous sa double casquette de VRP et de champion sur le retour, Miller est prêt à un dernier défi pour le grand plaisir du public, pas seulement américain.
"Bode est un star, il fait vraiment du bien à notre sport", a rappelé Riml.