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© AFP/DOUG PENSINGER
Le skieur américain Bode Miller
, lors de la descente d'entraînement de Beaver Creek, dans le Colorado, le 2 décembre 2015
A bientôt 39 ans, Bode Miller reste l'enfant terrible du ski alpin : alors qu'on le pensait retraité, il veut revenir en Coupe du Monde cet hiver, mais son come-back est compromis par un différend contractuel avec un ancien équipementier qu'il a attaqué en justice.
Miller ne fait définitivement rien comme le commun des skieurs : l'Américain, l'un des plus beaux palmarès de son sport, longtemps grande gueule, rebelle et noctambule, capable de prendre le départ d'une course encore fortement alcoolisé, est au centre d'une nouvelle controverse.
Il veut revenir sur le circuit avec des skis d'une nouvelle marque, au nom très évocateur et qui colle si bien à sa personnalité, Bomber. Cette société américaine fabrique ses planches artisanalement en Italie et il en est le VRP de luxe depuis 2015.
Mais l'alléchant retour du "Kid de Franconia", qui aura 39 ans le 12 octobre, ne fait pas plaisir à tout le monde. En particulier à Head, fabricant autrichien de skis qu'il avait rejoint en 2006 et dont il était, depuis, l'une des figures de proue en échange d'un juteux contrat.
Head, qui équipe deux des meilleurs skieurs actuels, le Français Alexis Pinturault et le Norvégien Aksel Lund Svindal , a rappelé cette semaine à Miller ses engagements et promesses : le fabricant de skis avait résilié son contrat à sa demande en 2015, un an avant son terme, car l'Américain avait assuré qu'il allait mettre un terme à sa carrière.
- 'Nous sommes très déçus' -
"Nous sommes très déçus de voir que Bode n'a aucune intention d'honorer sa parole et qu'il ne veut pas respecter notre accord", a regretté Johan Eliasch, le directeur général de Head.
"Nous allons prendre toutes les mesures pour faire respecter nos droits. Ceci étant dit, Head serait très heureux de voir Bode de retour sur le circuit, mais cela devra être avec du matériel Head", a-t-il prévenu.
© AFP/EZRA SHAW
Bode Miller
, la star américaine du ski alpin, le 2 décembre 2015 à Beaver Creek
Miller a décidé de saisir la semaine dernière le tribunal fédéral de Los Angeles et d'attaquer la filiale américaine de Head, sous le prétexte que Bomber lui offre "une dernière chance d'être compétitif sur le circuit de la Coupe du Monde, ce qui (lui) permettrait de signer des contrats de partenariat nécessaires pour subvenir aux besoins de (sa) famille".
Avec ses deux globes de N.1 mondial (2005, 2008), ses 33 victoires en Coupe du Monde, ses quatre titres mondiaux et ses six médailles olympiques, dont une en or (super-combiné des JO-2010 de Vancouver), Miller a fait fortune grâce au ski alpin.
- Chevaux de course -
Il n'est plus apparu en compétition depuis les Championnats du Monde 2015 de Beaver Creek (Colorado), qu'il avait abordés sans résultats de référence après une opération du dos. Ce qui ne l'avait pas empêché de signer le meilleur temps des deux premiers chronos intermédiaires du super-G, avant une chute spectaculaire dans laquelle il s'était profondément entaillé un mollet.
Sur son lit d'hôpital, l'Américain avait alors laissé entendre, après une énième opération, qu'il songeait sérieusement à raccrocher ses skis pour se consacrer à la famille qu'il forme avec Morgan Beck, une ancienne joueuse professionnelle de beach-volley, et à sa nouvelle passion, l'entraînement de chevaux de course dans son haras du Kentucky.
Quelques mois plus tard, en marge de la Coupe du Monde de Beaver Creek, il avait toutefois admis qu'il était toujours rongé par le démon de la compétition. "Il n'y a pas de doute dans mon esprit que je peux être compétitif, voire gagner", avait-il assuré.
Premiers éléments de réponse - si son imbroglio avec Head trouve d'ici là une issue favorable - le 23 octobre lors du coup d'envoi de la Coupe du Monde 2016-2017 à Sölden (Autriche), puis lors des étapes en Amérique du Nord, à Lake Louise (Canada) et Beaver Creek fin novembre, début décembre.