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© AFP/Jean-Pierre Clatot
Le procureur Patrick Quincy lors de la conférence de presse sur l'accident de Schumacher le 8 janvier 2014 à Albertville
La justice française écarte toute responsabilité extérieure, à ce stade de l'enquête, dans l'accident de ski qui a plongé Michael Schumacher dans le coma le 29 décembre, quand sa tête a violemment heurté un rocher alors qu'il skiait hors piste à Méribel, dans les Alpes françaises.
Le septuple champion du monde de Formule 1, 45 ans, "a choisi délibérément d'aller" dans une zone hors piste, située entre une piste rouge et une piste bleue, a indiqué mercredi le procureur, Patrick Quincy, au cours d'une conférence de presse à Albertville (est de la France).
Dans ce contexte, et en dépit des sommes en jeu compte tenu de son statut, il est peu probable, selon des professionnels, que les assurances indemnisent l'ancien champion de Formule 1.
"Dans ce cas-là, comme il est tombé tout seul, qu'il n'y a pas d'intervention de tiers, du point de vue des assurances, les seules responsabilités qui peuvent être engagées c'est la sienne et celle de la station", explique Stanislas di Vittorio, fondateur du comparateur d'assurances en ligne Assurland.
Mais "la responsabilité de la station est limitée à ce qui se passe sur les pistes", précise l'expert.
© AFP/L. Sabaudu/M. Brunengo
Graphique décrivant et localisant précisément l'accident de Michael Schumacher le 29 décembre 2013 à Méribel
Selon les premiers éléments de l'enquête, révélés mercredi, Michael Schumacher évoluait à une distance comprise entre 3 et 6 mètres du bord de la piste balisée, pratiquant "une godille large", quand ses skis ont affleuré un rocher qui l'a fait chuter à 8 mètres de la piste.
Pour le procureur Patrick Quincy, les normes de balisage des pistes "ont été respectées", ce qui semble exclure le principal reproche susceptible d'être fait à l'exploitant de la station.
"Il est peu probable que la responsabilité de Méribel puisse être engagée dans ce dossier", estime d'ailleurs Jean-François Rebut, directeur-adjoint du Département Sports & Evénements chez le courtier Gras Savoye.
Le procureur de la République d'Albertville a néanmoins précisé que la question de la +piste de fait+, argument juridique qui ferait de ce tronçon un "faux hors-piste" susceptible d'induire le champion allemand en erreur, allait être "posée, examinée".
"Allure normale"
Au-delà de la responsabilité de la station de ski, la pratique du hors-piste ne permet généralement pas d'être indemnisé par les assurances individuelles accident ou par les assurances incluses dans les cartes de paiement haut de gamme.
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Vue de l'endroit où Schumacher a chuté le 31 décembre 2013 à Méribel
"Tout dépend de son contrat, si tant est qu'il en ait un, mais faire du ski hors-piste constitue généralement une exclusion", indique M. di Vittorio.
Selon les images capturées par la caméra GoPro qu'il avait fixée sur son casque, l'ancien pilote allemand, "très bon skieur", évoluait à une "allure tout à fait normale sur ce type de terrain", enchaînant de petits virages pour contrôler son rythme, a par ailleurs expliqué un enquêteur.
Le procureur a dit ne pas avoir eu connaissance des images filmées par un steward allemand de 35 ans qui a affirmé au magazine allemand Der Spiegel que Schumacher skiait alors "à une vitesse maximale de 20 km/h".
Quoi qu'il en soit, la vitesse n'est "pas un élément particulièrement important pour nous", a précisé M. Quincy.
Sur les deux minutes de film récupérées sur la caméra GoPro, "on ne le voit pas secourir qui que ce soit", a encore dit le procureur. L'entourage de Schumacher avait affirmé qu'il s'était détourné pour aider un proche.
Par ailleurs, les skis de location de l'ancien champion, saisis par les enquêteurs, étaient "quasiment neufs, en parfait état" et ne sont "pas la cause de l'accident", a relevé un responsable de la gendarmerie, écartant toute mise en cause du loueur.
Le procureur a indiqué n'avoir reçu aucune plainte à ce stade.
Michael Schumacher a, lors de sa chute, violemment percuté de la tête un rocher et se trouve depuis dans un état critique mais "stable", en réanimation à Grenoble.