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Stoppée au plus haut il y a deux ans par une vilaine blessure à un genou, Tessa Worley retrouve en ce début de saison ses bonnes habitudes dans le gotha mondial, comme l'a prouvé sa 5e place dans le slalom géant d'Aspen.
Dans la coquette station de sports d'hiver du Colorado où elle a décroché la première de ses huit victoires en Coupe du Monde, en 2008, Tessa Worley s'est rappelée au bon souvenir de ses rivales.
Elle a certes échoué vendredi à 64/100e du podium et à presque une seconde de la Suissesse Lara Gut , mais après sa 5e place à Sölden (Autriche) lors du coup d'envoi de la saison fin octobre, elle a définitivement tourné la page d'un hiver 2014-2015 où elle a obtenu pour meilleur résultat une 7e place.
"Je n'ai pas réussi à exprimer ce que je pouvais faire sur des skis, du coup c'est plutôt un sentiment de frustration. J'ai un peu raté le coche, mais cela reste une 5e place, c'est positif", a-t-elle résumé avant de s'envoler pour le Canada et Lake Louise, prochaine étape du circuit féminin.
"La saison passée est derrière moi, elle a été difficile, mais tout est remis à zéro. Je repars avec l'envie d'aller chercher les meilleures places. Cette petite rage et cette frustration (d'Aspen) vont me servir pour la suite", a prévenu la N.1 française.
Jusqu'à décembre 2013, la Haut-Savoyarde, de père australien et de mère française, était l'une des références du slalom géant, sa discipline de prédilection.
Mais à quelques semaines des jeux Olympiques 2014, deux jours après avoir remporté le géant de St Moritz (Suisse), Worley chute lors du slalom de Courchevel et se blesse au genou droit.
- La quête du relâchement -
Diagnostic, rupture du ligament croisé qui la prive des JO de Sotchi (Russie), où la championne du monde 2013 de géant pouvait légitimement viser une médaille.
A l'entendre, la désillusion est depuis longtemps oubliée et n'est même pas une source de motivation pour les prochains JO, en 2018 à Pyeongchang (Corée du Sud), ou encore pour les Mondiaux-2017 de St Moritz.
"Je n'ai pas de rancoeur d'avoir loupé les Jeux. J'ai fait mon deuil, il ne pouvait pas en être autrement. J'ai envie d'être prête pour les prochains grands rendez-vous et d'aller chercher des médailles, mais je suis plutôt quelqu'un qui prend les choses au jour le jour", a-t-elle rappelé.
"C'est certain que mon niveau d'avant ma blessure est celui auquel je veux revenir, mais c'est plus, au-delà des résultats, dans ma façon de skier, dans mes sensations. Je retrouve mes automatismes, je reprends du plaisir à skier comme je sais le faire", a insisté la médaillée de bronze des Mondiaux-2011.
Dans son sillage, l'équipe de France féminine, dont le dernier podium en Coupe du Monde remonte à mars 2014, retrouve de l'ambition à l'image de Nastasia Noëns, 6e en slalom samedi, et d'Adeline Baud, 10e du géant.
A l'entraînement, Worley impressionne ses entraîneurs : "Elle skie beaucoup plus vite que par le passé à l'entraînement. Il faut maintenant qu'elle le traduise en course, il y a encore du travail", a résumé le nouveau patron de l'équipe féminine, Anthony Séchaud.
"Il faut que j'arrive en course à avoir mon relâchement de l'entraînement, c'est une quête" a-t-elle conclu, tout sourire.