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© AFP/Samuel Kubani
L'Autrichien Hannes Reichelt
après sa victoire lors de la descente de Kitzbühel, le 25 janvier 2014
L'Autrichien Hannes Reichelt a triomphé samedi au bout d'une descente inédite de Kitzbühel, détournée dans sa partie finale mais nullement dénaturée, comme l'atteste la sélection éloquente, avec le Savoyard Adrien Théaux quatrième, et un suspense haletant.
Reichelt, 33 ans, a devancé de 21 et 33/100e le Norvégien Aksel Lund Svindal et l'Américain Bode Miller , qu'il a privés d'un premier succès sur la Streif.
Il a manqué 32/100e à Théaux pour participer pleinement à la fête. Avec des circonstances atténuantes. "La nuit d'avant, je n'avais pas dormi car j'étais malade. Je l'ai senti: je n'avais pas trop de jambes en bas. Mais je sens que la forme est là", a souligné le skieur de Val Thorens (Savoie), déjà 4e à Bormio.
Le podium de la course est identique à celui de l'unique entraînement, dans un ordre inversé. Jeudi, Miller avait +découpé+ la Streif pour reléguer Svindal à 96/100e et Reichelt, rejeté à 2 sec 35/100e.
A l'évidence, l'Autrichien en avait gardé sous les spatules. On le savait d'ailleurs en grande forme depuis novembre, abonné aux 2e places: à Beaver Creek (Etats-Unis), où il s'était aussi classé 2e du super-G, Bormio (Italie) et Wengen (Suisse) encore, samedi dernier. Une régularité impressionnante. Seul Svindal avait fait mieux dans la discipline reine, fort de deux succès.
Dossard 22, Reichelt a aussi bénéficié d'une ouverture du soleil, à peine éclos pour Svindal, N.18, et éteint sous les nuages quand Miller (N.11) était descendu. Et dire que le futur vainqueur, souffrant de problèmes récurrents au dos, n'avait décidé de prendre le départ qu'au dernier moment.
Statistiques
D'un coup, le Salzbourgeois a remis dans le droit chemin tout un pays, qui attendait depuis 2006 un successeur à Michael Walchhofer au bas de la piste la plus célèbre du circuit.
Le skieur de Radstadt a effacé les statistiques négatives de l'année civile 2013, passée sans victoire d'un "rouge et blanc" en descente, ce qui n'était plus arrivé depuis 1987. D'ailleurs, Reichelt était le dernier vainqueur d'une descente pour la +Wunderteam+. C'était le 29 décembre 2012 à Bormio, sur la Stelvio, autre pente extrême. Il y avait partagé la victoire avec l'Italien Dominik Paris , auquel il succède d'ailleurs au palmarès des courses du Hahnenkamm.
"Gagner Kitzbühel, c'est un rêve pour un Autrichien. Il y avait des larmes dans mes yeux à la cérémonie de remise des bouquets. Enfant, vous regardez la course à la télé et vous rêvez de la gagner un jour. Stephan Eberharter (vainqueur de la descente de Kitzbühel en 2002 e 2004) était mon idole de jeunesse. Et là, il me félicite: +désormais tu es aussi une légende+", a-t-il expliqué.
La faute à Bode
Pur-sang de la descente, le frêle Hannes a fait la différence dans les parties techniques. Mais c'est bien Miller qui a jeté sa victoire par une "faute stupide" peu après la mi-course.
"Une faute qui vous ferait arrêter la course. J'ai mordu sur une ligne et mon ski est parti de travers, juste avant un plat. Une faute qui donne envie de casser la barrière ouvrant sur la traverse (la section non empruntée, ndlr)", a expliqué calmement le funambule du New Hampshire (côte Est).
Mais c'est sûr, le Bode nouveau est performant après plus d'une saison sans compétition passée à soigner un genou opéré et faire le ménage dans sa vie privée.
Une fois de plus, en descente du moins, la Streif a repoussé les avances de Svindal, colosse à la gueule d'amour. "Amer? L'amertume est quelque chose qui ne sied pas au sportif (sourire). Bien sûr, j'aurais préféré gagner et, quand j'ai hérité du meilleur temps, rester premier", a admis le Viking.
"J'ai fait une bonne course, mais pas assez bonne sur certaines sections pour gagner", a-t-il ajouté, réaliste. Svindal n'a pas tout perdu: il a porté à 102 points son avance sur l'Autrichien Marcel Hirscher au classement général.
Avant le programme dominical qui prévoit, selon la météo, un super-G et un super-combiné.