Patience avant tout: à 29 ans et après deux saisons gâchées par les blessures, l'Américaine Lindsey Vonn est repartie à l'attaque cette semaine à Sölden, souhaitant toutefois se donner le temps de réussir son retour, et plaçant l'horizon à 2018 et aux Jeux.

"L'entraînement était super. J'ai pris quelques courbes et passé des portes. Les premiers jours, malgré la pluie, c'était très beau. Se retrouver à nouveau sur la neige, c'était un sentiment incroyable", a lancé à la presse la vedette des pistes, dont elle est éloignée depuis décembre 2013.

L'histoire de la grande blonde ces deux saisons est en effet écrite en pointillés, avec du temps passé sur la table d'opération: à Schladming (centre de l'Autriche) pour les Championnats du Monde, elle chute très lourdement lors du super-G inaugural.

Opérée dans la foulée, elle revient sur les skis à l'automne 2013, mais chute et se blesse à l'entraînement à Copper Mountain (Colorado) à nouveau sur son genou droit.

Le pari impossible de disputer les Jeux de Sotchi malgré une déchirure partielle du ligament croisé antérieur du genou droit est définitivement abandonné en janvier, avec un forfait amer.

- Patience, maître mot -

La "reine Soleil" du ski alpin féminin s'est présentée samedi à Sölden avec un état d'esprit totalement différent de l'an passé. "Je n'ai pas à avoir de stress cette saison, je n'ai pas de Jeux à disputer. J'essaie de ne pas me mettre de pression, d'y aller plus doucement que l'année dernière", a-t-elle expliqué.

"Pas de pression", "y aller doucement": des mots assez inhabituels dans la bouche de la quadruple lauréate de la Coupe du Monde (2008, 2009, 2010, 2012), spécialiste avant tout de vitesse sur les pistes.

Elle affirme avoir "beaucoup appris" de la saison dernière et se dit tout simplement "heureuse" de skier à nouveau.

Pour la voir en Coupe du Monde cette année, il faudra donc attendre décembre et les courses de vitesse à Lake Louise (deux descentes et un super-G). Ca tombe bien, la piste canadienne est sa favorite, avec pas moins de 14 victoires, un record.

"Je ne me concentre pas sur le classement général cette saison. J'ai seulement pour objectif d'essayer de regagner des courses et d'essayer d'être de retour sur le podium", assure-t-elle tout sourire, comme apaisée.

Les Mondiaux qu'elle disputera à domicile à Vail/Beaver Creek devront être le point d'orgue de sa saison. "Il y a les Mondiaux, qui sont très très importants pour moi. Mais c'est en février. Pour moi, gagner ou prendre une médaille, ce serait une victoire incroyable", prévient-elle.

- Record de Moser-Pröll -

En Coupe du Monde, un chiffre et un nom la titillent tout de même: les 62 victoires de l'Autrichienne Annemarie Moser-Pröll, qui détient ce record chez les dames.

"Oui, absolument! Battre ce record serait une immense victoire pour moi, mais je vais prendre les courses au jour le jour. J'espère pouvoir gagner quatre fois et dépasser les 62", reconnaît-elle.

La dernière de ses 59 victoires en Coupe du Monde remonte au 26 janvier 2013, une éternité pour elle, d'autant que la saison passée a été marquée par l'avènement de la nouvelle génération 89-91, celle des Anna Fenninger , Tina Weirather et Lara Gut .

"C'est sûr, il y a des jeunes filles qui arrivent", admet-elle, tout en pensant pouvoir toujours être à la bagarre lorsqu'elle reviendra en course.

Donc pas question d'évoquer pour le moment une retraite, contrairement à son amie, l'Allemande Maria Höfl-Riesch, qui s'est retirée à la fin de la saison 2014.

"Je skie à coup sûr jusqu'en 2018 et les prochains Jeux. Si je suis en bonne santé et que je me sens bien sur les skis, j'irai au-delà", avertit-elle.