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© AFP/Fabrice Coffrini
Le Suisse Patrick Kung après sa victoire dans la descente de Wengen, le 18 janvier 2014
Censée être la plus longue descente de Coupe du Monde, Wengen était en fait samedi la plus courte de la saison, changeant ainsi les données de la course, dont a émergé en vainqueur le Suisse Patrick Küng.
En raison des fortes rafales de vent soufflant sur le sommet, la piste avait été amputée de plus d'un tiers, passant de 4,48 km à 2,68 km.
Au lieu d'être un redoutable test d'endurance de plus 2 minutes 30, cette descente a pris la tournure d'un sprint. Une course bien édentée et du coup très serrée, qui s'est soldée par la victoire du Suisse en 1 min 32 sec 66.
L'Autrichien Hannes Reichelt , qui figurait déjà sur le podium les deux années précédentes de la véritable descente de Wengen, a pris la deuxième place à seulement 6 centièmes et pour une centième de plus, le Norvégien Aksel Lund Svindal s'est contenté du troisième rang.
Dans cette physionomie de course, chaque erreur était fatale comme ce fut le cas pour l'Américain Bode Miller , l'un des maîtres de l'épreuve, qui a accroché une porte sur la fin et a été éjecté ainsi du podium.
Les Français, qui pensaient avoir une carte à jouer sur la descente de Wengen telle qu'ils la connaissaient, n'ont pas fait mieux: Johan Clarey a accroché la 9e place (+66/100e) et Adrien Théaux a terminé lui 14e (+84/100e).
"Cela n'avait rien à voir avec la descente qu'on connaît. C'était le jour et la nuit. C'est vraiment décevant car cela aurait pu être une super course si on était parti depuis le sommet, vraiment un très beau spectacle, mais il y avait trop de vent", a estimé Johan Clarey .
Le coup dur des Jeux de Vancouver
Svindal, le champion du monde de descente, ne disait pas autre chose: "Wengen peut être la plus belle descente et c'est bête de n'avoir pas pu montrer cela. Mais la tempête soufflait en haut et pour moi, le plus important est qu'on ait eu une course dans des conditions équitables".
© AFP/Fabrice Coffrini
Le Suisse Patrick Küng à l'arrivée de la descente de Wengen, le 18 janvier 2014
Si la magie n'y était pas, la course n'a pas viré à la loterie comme cela arrive parfois en ski alpin. Après Didier Défago en 2009, Carlo Janka en 2010 et Beat Feuz en 2012, c'est à nouveau un Suisse qui a inscrit son nom au palmarès de cette épreuve octogénaire, au plus grand bonheur des dizaines de milliers de spectateurs.
"Les jeux Olympiques sont un grand événement, mais pour un Suisse, la descente de Wengen est un grand événement", a insisté Patrick Küng.
Un mois après avoir mis la main sur la toute première victoire de sa carrière en Coupe du Monde, lors du super-G de Beaver Creek aux Etats-Unis cet automne, le tout frais trentenaire s'affirme, avec cette seconde victoire - la première en descente - comme l'un des sérieux prétendants au podium olympique dans les épreuves de vitesse.
Küng redonne ainsi de la visibilité à une équipe de Suisse masculine qui avait totalement disparu des radars la saison dernière. Une petite satisfaction pour un skieur, qui avait dû il y a quatre ans avaler la déception de n'être pas retenu dans l'équipe olympique à quelques heures seulement du début des Jeux de Vancouver.
A cette époque, la Suisse faisait face à un problème de riches, et la dernière place disponible dans le quatuor de descente s'était jouée lors du dernier entraînement sur la piste même des jeux Olympiques, entre lui et Didier Défago... Ce dernier avait décroché quelques jours plus tard la médaille d'or de l'épreuve reine !