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Adrien Théaux, sur le podium (3e) en 2011, détaille en cinq points la "descente de la peur" de Kitzbühel, sur la Streif (la bande), dont le nom claque comme un fouet, pour environ 1 minute 54 secondes de pure adrénaline.
LE DEPART
"On voit déjà que c'est raide et surtout une énorme plaque de glace jusqu'à la première porte, bien marron et luisante (c'était après le 1er entraînement mardi, depuis la glace est moins vive avec le réchauffement, ndlr). On voit deux portes, une bosse et plus rien. Le but, c'est de ne pas regarder le +mec+ qui nous précède. De dos, ça impressionne plus qu'autre chose".
La MAUSEFALLE
(La souricière, en allemand) - "Le saut est impressionnant, sur lequel il faut bien avancer parce que, derrière, il y a grand mur, plus une compression qui nous emmène sur un virage tout de suite. On saute fort et quand on atterrit on accélère très fort. On ressent une espèce de coup de pied au c..., parce qu'on prend de la vitesse. Il y a des pistes où on peut se mettre dedans pendant 10, 20 secondes. Ici, c'est comme Bormio, il n'y a pas de réflexion, c'est direct dedans".
STEILHANG (la pente)
"C'est un grand mur avec un énorme virage en dévers à droite, avec les bâches juste au bord, qui nous emmène sur un chemin. Et on finit contre la bâche. Bode (Miller), c'était là où il était monté sur la bâche. C'est un passage qui tape énormément car ils ont envie de faire le spectacle aussi là-bas. Il est raide, avec pas mal de trous et de bosses. Le flash qui me revient le plus de ma première descente ici (en 2006), c'est ce passage. C'était à l'époque beaucoup plus direct, avec moins de virages. On allait tout droit un bon moment. Et je me suis dit +là, il va falloir mettre la recherche de vitesse et je n'ai pas trop envie+. Il me paraissait impossible que je puisse rentrer sur le chemin à angle droit. Je ne pensais jamais pouvoir tourner, mais je suis passé limite".
L'HAUSBERGKANTE
(La courbe de la maison sur la montagne) - "Le saut de l'Hausberg, sous l'arche Red Bull, là où les personnalités, les pilotes de Formule 1 se trouvent, est assez impressionnant. Il fait le spectacle aussi car c'est ce que voient en premier les spectateurs en bas (quelque 40.000 dans l'aire d'arrivée, ndlr). Il saute déjà pas mal, et un fois qu'on atterrit, on doit partir tout de suite sur un virage qui tourne à gauche, avec une petite compression à l'entrée qui nous jette littéralement sur le dévers. Ca saute en plus cette année à l'entrée du dévers, donc il faut arriver très bien placé pour pouvoir recouper le dévers avec une très bonne vitesse sans trop se faire descendre".
LE DEVERS
"On sait qu'on va se faire taper et secouer comme un prunier pendant un bon petit moment. Il faut être haut, mais pas à tout prix chercher à le rester si on a été un peu bas avant, sinon on remonte et n'avance plus. Et, à la sortie, on essaie de gérer sa vitesse (quelque 130 km/h, ndlr). On re-saute à la sortie et après on sait qu'on est parti pour un grand schuss d'arrivée et puis sur le saut d'arrivée, qui est plus ou moins gros selon les années".