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Point d'orgue des quatres courses organisées en trois jours à Kitzbühel, la descente la plus engagée de la Coupe du Monde de ski alpin s'annonce serrée samedi sur une piste gondolée, avec Kjetil Jansrud en quête d'un premier podium en bas de la Streif.
A défaut d'être extrême, à cause du réchauffement des températures, la piste inspire toujours le respect pour le 75e anniversaire des courses du Hahnenkamm, le sommet de Kitzbühel.
"La Streif reste la Streif, on ne s'y habitue pas", remarque Johan Clarey , cinquième en 2012 et en passe de monter sur le podium l'année suivante quand il était tombé dans la traverse finale, un des passages redoutés.
"Ce sont 30 secondes de chute libre en haut et en bas (dans la traverse et le schuss d'arrivée, ndlr)", ajoute le Haut-Savoyard. La rampe de lancement, impressionnante, fait en effet monter le compteur à 100 km/h en 8 sec et demie, avant de braquer à gauche pour aborder la compression dénommée "Mausefalle", littéralement "la souricière".
Les Français l'abordent en outsiders, avec une belle densité autour du Chamoniard Guillermo Fayed , qui a franchi un palier en début de saison, deuxième à Lake Louise (Canada) et quatrième à Val Gardena (Italie).
- Limites -
La télévision, malgré les progrès des dernières années dans la réalisation, parvient difficilement à témoigner des difficultés et émotions de cette descente de l'angoisse. En clair, à célébrer ces skieurs qui affrontent une plongée de 860 m de dénivelé.
Le Suisse Daniel Albrecht , en 2009, et l'Autrichien Hans Grugger , deux ans plus tard, y avaient laissé une partie de leur intégrité physique.
"On a tous peur plus ou moins, surtout au premier entraînement chaque année", renchérit Adrien Théaux, pourtant à sa neuvième participation, et sur le podium en 2011.
Voilà pour les frissons garantis. Place au plan comptable.
Marcel Hirscher , à domicile, le Norvégien Kjetil Jansrud , qui le suit au classement général à 167 points, et le Français Alexis Pinturault , cinquième à 331 points, jouent gros sur l'étape la plus intense de la saison.
Chacun participera à trois des quatre épreuves au programme, selon ses compétences. Hirscher, qui n'aime pas la vitesse, et Pinturault délaissent la descente, et Jansrud se prive comme d'habitude du slalom.
"Il y a deux courses en une", rappelle Pinturault, allusion au super-G vendredi, qui sera comptabilisé pour le super-combiné du même jour.
- La bonne année -
A l'aune des deux entraînements remportés et d'un début de saison fracassant en vitesse (quatre succès), Jansrud est le favori. "Mais je ne suis pas dans la peau de celui qui pense que c'est l'année ou jamais. Et puis, aujourd'hui (vendredi), les écarts se sont resserrés (par rapport au premier entraînement)", remarque le Nordique.
Et puis il y a l'éternel Bode Miller (37 ans) qui est revenu d'une opération au dos (hernie discale) en novembre. L'artiste du New Hamsphire a signé jeudi le sixième chrono, mais n'a pas encore officialisé sa participation pour samedi.
"Le matériel fonctionnait bien et je me suis senti mieux que mardi. A certains endroits, j'ai aussi levé le pied. Il y a une raison pour laquelle tous estiment que c'est la descente la plus dure du circuit : il n'y a pas de place pour la plus petite erreur, sinon vous vous retrouvez à l'hôpital", note le quadruple champion du monde.
L'Autriche s'en remet elle à ses poids légers Hannes Reichelt , le dernier conquérant de la Streif, et qui vient de s'imposer à Wengen (Suisse), et Matthias Mayer , dont la vie a changé avec le titre olympique.
"J'ai appuyé à fond pour retrouver la confiance en attaquant la piste", a expliqué l'Italien Christof Innerhofer , deuxième chrono jeudi. Quant à son compatriote Dominik Paris , huitième temps, il a remarqué que "les conditions, avec une neige dure, étaient celles" de son succès en 2013.
Le programme:
Vendredi 23 janvier: Super-G (11h30), comptant également pour le super-combiné
Manche de slalom en nocturne (16h45)
Samedi 24 janvier: descente (11h45)
Dimanche 25 janvier: slalom (1re manche à 10h15, seconde à 13h30)