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Brieuc Rigaux , actuel N.1 (handicap six) français de polo, est devenu à 32 ans l'ambassadeur d'un sport confidentiel qui veut sortir du pré carré de son millier de licenciés dans l'Hexagone.
Ca tombe à point: fils d'un ouvrier du Livre, sans lien familial avec le cheval, ce grand brun ne porte pas de nom à particule, dans un milieu encore privilégié.
Il a découvert la discipline en 1996, au hasard de la création du Club du domaine de Chantilly sur d'anciennes terres cultivées à Apremont, à quelques kilomètres de la capitale du cheval.
"Je jouais alors au football dans l'Oise, milieu de terrain", indique à l'AFP le joueur, mis en avant à l'occasion des 20 ans du Polo Club de Chantilly.
Polo-football: les similitudes ne manquent pas d'ailleurs avec le plus couru des sports d'équipes. Si ce n'est "la sensation de vitesse démultipliée" par le facteur cheval, souligne Rigaux.
"Un terrain de polo, c'est en superficie quatre fois un terrain de foot. Il y a quatre joueurs, et pas de gardien de but, par équipes avec des rôles bien définis: le 4 en défense, le 3 qui organise, le 2 pour harceler le 3 adverse, et le 1 en attaquant", explique le meilleur joueur français.
- Contacts rugueux -
La rapidité de l'action, les renversements du jeu et la rudesse des contacts rapprochent aussi le polo du hockey-sur-glace.
Mais si le maillet en bambou, qui sert à frapper la petite boule de bois -du classique swing au plus difficile coup sous l'encolure-, fait office de crosse, il y a en plus une masse vivante de quelque 450 kg, et qui peut atteindre les 60 km/h, à gérer.
Le pratique est éreintante pour les montures -d'où la nécessité d'en avoir une dizaine, des pur-sang réformés des courses, à disposition par match-, et pour les cavaliers.
Le 3, le rôle dévolu à Rigaux, requiert un excellente lecture du jeu et l'anticipation qui permet de gagner d'un seul coup 50 mètres, détail d'autant plus important que le hors jeu n'existe pas au polo.
Mais ne cherchez pas le Maradona ou le Cruyff du polo en France. Il se trouve forcément du côté de Buenos Aires, avec notamment Adolfito Cambiaso (handicap 10, le summum pour un joueur).
Dans le feu de l'action, on oublie l'origine sociale, note Patrick Guerrand-Hermès, le fondateur du club de Chantilly, l'un des trois plus importants d'Europe.
"La clé pour son développement? Ca passe par les enfants et les poneys. Les parents voient que leurs enfants sont dans la discipline, la passion. Le poney exige du respect. Le polo, c'est une école de vie", explique le dirigeant.
Il évoque aussi l'âge d'or, entre les deux guerres mondiales, quand l'état-major français encourageait ses officiers à pratiquer le polo.
M. Guerrand-Hermès garde les pieds sur terre. L'Argentine, c'est un autre monde, le pays où le polo est roi avec les vastes étendues agricoles, au point de compter huit des neuf +handicap 10+ (le Top mondial) actuels, le neuvième étant uruguayen.
"La France a eu néanmoins de très bons joueurs comme les frères Macaire (Lionel et Stéphane, +handicap huit+ à la fin du siècle dernier). Il y a à présent une bonne génération de cinq-six joueurs. Mais, évidemment, ça passe par un travail au niveau des enfants et des jeunes. Cambiaso était déjà le meilleur à 14 ans", rappelle l'Argentin Ricardo Mihanovic, ambassadeur de la Fédération internationale de polo (FIP).
BILAN Team Champion Finaliste 3eme 4eme 1 Argentine 5 (1987, 1992, 1998, 2011, 2017) 1 (1995) 2 (1989, 2001) - 2 Brésil 3 (1995, 2001, 2004) 3 (1998, 2008, 2011) 2 (1987, 2015) - 3 ... |