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La Cour de justice fédérale allemande a refusé mardi à la patineuse de vitesse Claudia Pechstein le droit de demander des dommages-intérêts à la Fédération internationale (ISU) qui l'avait suspendue deux ans pour dopage.
Neuf fois championne olympique et sextuple championne du monde, la sportive de 44 ans avait été suspendue entre 2009 et 2011 par l'ISU à cause d'anomalies dans son passeport biologique.
La championne a toujours contesté cette suspension, clamant, médecins à l'appui, que ces anomalies étaient dues à une maladie congénitale. Elle avait décidé de réclamer des dommages-intérêts (aujourd'hui évalués à environ 5 millions d'euros) à l'ISU pour le préjudice lié à cette suspension qui l'avait privée des JO-2010 de Vancouver.
En janvier 2015, la cour d'appel de Munich (Bavière, sud) avait jugé "recevable" la procédure engagée par Pechstein, décision contre laquelle l'ISU avait déposé un pourvoi devant la Cour de justice fédérale de Karlsruhe (ouest) qui a donc contredit mardi les juges bavarois.
Si la Cour avait donné raison à Pechstein et rejeté le pourvoi de l'ISU, la légitimité des juridictions sportives aurait pu être remise en cause au profit des juridictions civiles et les sportifs auraient pu multiplier les recours devant ces dernières afin de contester des décisions prises par les fédérations et les tribunaux arbitraux du sport.
"Nous, sportifs, sommes visiblement des citoyens de seconde zone. Ce que j'ai entendu aujourd'hui n'est définitivement pas acceptable pour moi", a déclaré Pechstein à l'agence sportive allemande SID, filiale de l'AFP.
Elle a évoqué un possible recours devant la Cour constitutionnelle allemande et la création d'un syndicat de sportifs. "Cela va encore durer quelques années. Mais j'ai de l'endurance et je me battrai jusqu'au bout", a-t-elle ajouté.
Saluant "la persévérance" de Claudia Pechstein , la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPro) a estimé que son cas "confirmait les inquiétudes de nombreux athlètes" sur les défaillances de la justice arbitrale.
"Les questions soulevées par les différentes juridictions dans cette procédure devraient susciter (...) une réforme du Tribunal arbitral du sport" de Lausanne (Suisse), qui avait confirmé en 2009 la suspension de la sportive, juge la FIFPro dans un communiqué.
La patineuse berlinoise, formée en ex-RDA, a été soutenue par le Comité olympique allemand (DOSB) qui avait appelé l'ISU à réexaminer son cas.
"Tous les experts ont conclu qu'un cas de dopage ne pouvait pas être justifié sur la base du passeport sanguin et des caractéristiques sanguines de Claudia Pechstein ", avait souligné le professeur Wolfgang Jelkmann, président de la commission appelée par le DOSB a réexaminer le cas en octobre 2014.