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© AFP/Attila Kisbnedek
Le Français Brian Joubert
lors de l'Euro de patinage artistique, le 18 janvier 2014 à Budapest
Rentrée sans médaille de l'Euro de patinage artistique, l'équipe de France est au bord de la faillite à trois semaines des jeux Olympiques de Sotchi, révélant tensions et combats d'égo pourtant déjà apparus l'été dernier.
Les Bleus n'ont glané aucune médaille à Budapest, ce qui n'était plus arrivé depuis un quart de siècle en Championnats d'Europe. Mais ils ont récolté bien des soucis qui ne présagent rien de bon pour les JO, dont la nouvelle épreuve par équipes est prévue le 6 février.
"Je trouve qu'il n'y a pas d'esprit équipe de France, ça se ressent et ça m'inquiète pour l'épreuve par équipes aux Jeux", a clairement dit Brian Joubert , 8e de l'Euro-2014.
Cette épreuve par équipe est une réelle chance de médaille pour la France mais encore faudrait-il que le collectif soit soudé et c'est bien loin d'être le cas.
Entre les deux stars tricolores, Brian Joubert , un sextuple médaillé mondial de 29 ans en fin de carrière, et Florent Amodio , un talent de 23 ans attiré par la lumière, rien ne va.
Dans le rôle du méchant présumé, l'entraîneur russe Nikolai Morozov, mentor d'Amodio pendant 3 ans jusqu'à ce que le jeune Français cesse brutalement leur association en juin. Fier et revanchard, Morozov a proposé ses services à Joubert en décembre.
Pis ! La rivalité aurait pris des allures de lutte des clans, si l'on en croit Joubert, qui dit se sentir tel "un pestiféré" en équipe de France. La scission se ferait entre les trentenaires et la jeune génération qui s'entraîne à Bercy, emmenée par Amodio.
'Combat de basse-cour'
Le climat a été particulièrement délétère à Budapest, chacun y allant de sa petite phrase assassine. Certes, l'approche des JO exacerbe les comportements, mais le marasme était prévisible aux vues des clashes qui se sont produits l'été dernier lors du rassemblement des Bleus à Vaujany.
Katia Krier, coordinatrice au sein de la Direction technique nationale qui a géré le stage estival, a raconté à l'AFP fin septembre les combats de coq auxquels elle a assisté.
© AFP/Ferenc Isza
L'Espagnol Javier Fernandez
le 18 janvier 2014 à Budapest
"Il y a eu un petit combat de basse-cour, un petit combat d'égo. C'était du genre: +pourquoi tu acceptes que lui s'entraîne à 10h alors que moi je dois venir à 9h ?+ Ou encore: +lui il a fait 4 quads, moi aujourd'hui j'en suis pas capable, je vais foutre en l'air l'entraînement plutôt qu'il en fasse 5+. Voilà là où on en était", avait expliqué Krier.
La responsable avait espéré que tout soit réglé lors d'une réunion entre tous les athlètes. "On était à cinq mois des Jeux avec une médaille par équipe à aller chercher, je ne pouvais pas concevoir qu'il y ait une ambiance comme ça".
Mais non. Tout, au contraire, a été de mal en pis. Krier, basée au pôle France de Bercy, s'est occupée de Joubert à son arrivée en janvier dans la structure parisienne. En juin, après sa rupture avec Morozov, Amodio s'est posé à Bercy où il entendait rester.
"La crainte de Brian était de voir arriver Florent", a confié la coach. Ca n'a pas fait un pli. Après le stage sous haute tension, Joubert n'est plus revenu s'entraîner à Bercy. Amodio y a alors pris ses quartiers...
La tâche est immense pour Didier Gailhaguet, président de la fédération depuis fin 2008 et qui a annoncé dimanche soir, en désespoir de cause, un "plan Orsec" du patinage à trois semaines des JO. "Mauvaise ambiance ? Tout juste un "petit problème de leadership", a-t-il expliqué à l'AFP.
Reste une Fédération au sein de laquelle chacun semble pouvoir faire ce qu'il veut, et qui aura bien du mal à se relever en cas de nouvelle débâcle aux Jeux.