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© AFP/Lionel BONAVENTURE
Les danseurs sur glace français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron lors d'un séance photos, le 5 avril 2017 à Paris
"Ca valait le coup": Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron reconnaissent avoir "beaucoup douté" au cours de la saison qui les a vus céder leur couronne mondiale mais les danseurs sur glace, médaillés d'argent samedi, se félicitent "d'avoir gagné en crédibilité" et "grandi", à moins d'un an des jeux Olympiques de Pyeongchang (Corée du Sud).
Q: Vous avez quitté les Championnats du Monde sans l'or mais avec le sourire après un excellent programme libre?
Guillaume Cizeron: "Le programme libre, c'était une sorte de victoire pour nous parce qu'on a été capable de le patiner à 100% et qu'il nous a donné du fil à retordre tout au long de la saison. On a eu une standing ovation, c'était un moment assez exceptionnel à vivre. C'est rare ce genre de performance où on entre tellement dans une bulle que ça en devient magique pour nous et pour le public. C'est vraiment une expérience inoubliable. (?) On n'a pas l'impression d'avoir perdu: oui, on n'a pas la médaille d'or mais on marque énormément de points chez les juges, le public. On a affirmé qu'on avait encore du potentiel et qu'on continuait à progresser."
Gabriella Papadakis: "Ce qui comptait aussi, c'était de prouver qu'on était encore dans la course pour la médaille d'or olympique, qu'on est des artistes capables de se renouveler."
Q: Vous avez fait des choix artistiques forts cette saison. Quel bilan en tirez-vous ?
GC: "On a fait ce pari au début de la saison de choisir des programmes qui nous tenaient vraiment à c?ur personnellement. Ce n'est pas toujours évident dans le milieu du patinage de rester authentiques, (fidèles) à ce qu'on aime, à nos goûts, à nos inspirations. C'est un challenge à risques qu'on a pris avec nos entraîneurs, qui nous ont soutenus dès le début, même si ça leur a fait un petit peu peur, parce que ça demandait un travail colossal. C'est une victoire personnelle d'avoir réussi à gagner en crédibilité au niveau de nos choix artistiques. Ca nous a donné beaucoup de crédit, on se sent valorisé d'avoir fait ce choix personnel."
Q: Avez-vous douté au cours de la saison ?
GP: "Vraiment très souvent. On a eu beaucoup de critiques pas forcément positives. On nous a beaucoup conseillé de changer de musique. Au bout d'un moment, avec tous ces retours un peu froids, on a beaucoup douté, on s'est demandé s'il ne fallait pas changer de musique. Finalement, on a fait quelques petites modifications, mais pas énormes, et on est vraiment content d'avoir réussi à aller jusqu'au bout de l'idée."
Q: On sent une fierté à être restés fidèles à votre projet?
GC: "Oui, on n'aurait pas pu le faire sans nos entraîneurs. C'est vraiment eux qui nous ont soutenus au début, et une fois qu'on était parti dedans, il fallait aller jusqu'au bout et prouver qu'on était capable de le faire. Ils nous ont poussés à avoir confiance en nous, parce qu'on avait un peu perdu confiance en nous-mêmes, en nos choix. C'est difficile quelquefois quand on a des retours mitigés de faire la part des choses. Nos coaches ont réussi à voir le potentiel du programme et à nous pousser jusqu'au bout. Ca valait vraiment le coup de passer à travers ces difficultés parce qu'on a grandi en tant que créateurs, qu'athlètes. (...) C'est une saison où on a appris, beaucoup."
Q: Comment allez-vous aborder la saison olympique ?
GP: "On ne va pas prendre des risques aussi gros parce que les jeux Olympiques arrivent assez vite et on n'aura pas le temps de travailler autant qu'on l'a fait cette année, pas le temps de se tromper. On va plutôt chercher à améliorer les choses qu'on a déjà fait dans le passé, se surpasser dans ce qu'on connaît déjà. On ne considère pas que c'est une année où c'est bien d'aller chercher des choses nouvelles, d'expérimenter."
GC: "Ca ne veut pas dire qu'on va se reposer sur nos acquis. On est tout à fait conscient qu'on a énormément de travail et qu'il faut toujours surprendre le public, les juges, parce qu'on a cette réputation-là de faire des choix osés. On va avoir tout autant d'ambition mais peut-être dans des choix musicaux et de thèmes qui seront plus abordables plus vite."
Propos recueillis par Elodie SOINARD.