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Les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron lors du programme court de danse sur glace aux Mondiaux, le 31 mars 2017 à Helsinki
C'est une mission presque impossible qui attend Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron : les danseurs français sont distancés de plus de cinq points par leurs principaux rivaux, les Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, après le programme court des Championnats du Monde, vendredi à Helsinki.
Un écart tel ? 76,89 points contre 82,43 ? qu'il paraît très improbable d'imaginer un retournement de situation samedi à l'issue du programme libre. Et qu'il suscite des interrogations dans le camp français.
Car contrairement aux deux dernières sorties de Papadakis (21 ans) et Cizeron (22 ans), lors desquelles des fautes techniques avaient surgi, les doubles champions du monde et triples champions d'Europe en titre n'ont pas démérité sur la glace finlandaise.
Pour leur entraîneur Romain Haguenauer, ils ont patiné, sur un mélange de blues et de swing, leur "meilleur programme court de la saison, fluide, solide".
Mais les danseurs tricolores ont été sanctionnés sur l'appréciation du niveau de difficulté de leurs deux séquences de pas.
© AFP/Daniel MIHAILESCU
Les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron lors du programme court de danse sur glace aux Mondiaux, le 31 mars 2017 à Helsinki
"Je n'ai pas vu un pas raté (...) C'est étonnant en Championnats du Monde de créer, sur des séquences de pas où il y a une marge d'erreur selon l'angle de vue, un tel écart entre les deux meilleurs couples au monde, qui ont très bien patiné", a estimé Haguenauer, qui entraîne également Virtue et Moir à Montréal.
- Incompréhension -
"Sur chaque séquence de pas, ça fait 1,5 point d'écart par rapport aux Canadiens. C'est ce qui crée cet écart très important, je trouve trop important. (...) C'est un peu dommage parce que ça tue la compétition", a-t-il regretté.
"Il y a un petit peu d'incompréhension", n'a pas caché Cizeron. "On a eu l'impression que nos séquences de pas étaient très +clean+, nos entraîneurs nous ont dit que les pas étaient presque tous parfaits, donc on attend avec une certaine curiosité de voir quels pas n'ont pas été validés."
Ce n'était décidément pas la journée des Français. Ce troisième face-à-face de la saison avec Virtue (27 ans) et Moir (29 ans), champions olympiques 2010 et vice-champions olympiques 2014, de retour à la compétition après deux ans de pause, est parti pour leur échapper, comme les deux premiers.
Et, en prime, Cizeron s'est coupé à la main droite en tout début de programme, ce qui lui a valu deux points de suture.
"En attrapant mon pied pendant un twizzle (rotation sur un pied, ndlr), je me suis donné un coup de lame entre deux doigts", a-t-il expliqué.
Si l'or semble désormais inaccessible, sauf contre-performance des Canadiens, le duo français, qui voit son statut de patron de la danse sur glace contesté, se tourne désormais vers son programme libre. Un programme moderne et audacieux, monté sur une musique contemporaine, qui bouscule les codes de la discipline.
"C'est notre point fort, c'est là qu'on arrive le plus à s'exprimer", a souligné Papadakis.
- Medvedeva seule au monde -
En soirée, la Russe Evgenia Medvedeva a elle confirmé, à 17 ans seulement, qu'elle était seule au monde en conservant la couronne mondiale, une performance qui n'avait plus été accomplie depuis seize ans.
Il faut remonter à 2001 pour trouver trace de la précédente patineuse en ayant fait autant : il s'agit de l'Américaine Michelle Kwan .
A voir patiner l'aérienne Moscovite, tout semble facile. A Helsinki, comme à chacune de ses sorties ou presque depuis son passage en senior à l'hiver 2014/2015, la fine silhouette de Medvedeva, robe pailletée grise et rose, a éclaboussé de sa grâce. Tout en légèreté. A la clé : un nouveau record du monde de points (233,41), deux mois seulement après celui établi aux Championnats d'Europe, à Ostrava (République tchèque).
Sur le podium, les Canadiennes Kaetlyn Osmond (218,13 pts) et Gabrielle Daleman (213,52) sont reléguées à plus de quinze points.
Pas de quoi pour autant rendre euphorique celle qui est désormais double championne d'Europe et du monde en titre. "Comme il y a un an, je me sens tout à fait calme. J'ai toujours voulu pleurer de joie dans le +kiss and cry+, mais ça n'arrive jamais !, a-t-elle plaisanté. Mais je suis aux anges !"