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Aussi légendaire que malheureux N°10 de la Seleçao, Zico a disputé et perdu trois Coupes du Monde. Mais une vibrante revanche lui tend les bras au carnaval de Rio, devant les 70.000 spectateurs du Sambodrome.
A bientôt 100 jours du retour du Mondial au "pays du futebol", une école de samba rend cette année hommage au "Pelé Blanc", dernier porte-étendard avec la génération Socrates du "jogo bonito".
A la "Cité de la Samba", l'agitation est à son comble dans les ateliers d'Imperatriz Leopoldinense à quelques jours du coup d'envoi de "la grande folie".
Elle est en lice avec 11 autres écoles de samba pour s'arroger avec ses 3.200 danseurs le titre de "Championne du carnaval 2014".
La compétition aux règles strictes est suivie avec la même ardeur qu'une finale de foot.
Des dizaines d'artisans, torse nu mettent la main aux finitions, dans la chaleur étouffante de l'été austral.
"Il faut au moins 20 minutes pour décorer un simple ballon de foot sur un char", confie l'un d'eux.
Sur ce char luxueux qui retrace l'enfance de Zico à Quintino, en banlieue de Rio, est accrochée une gigantesque paire de crampons rouges avec détails en strass, à côté d'un coq jaune, une référence au "Galinho de Quintino" (le petit coq de Quintino), le surnom donné à Zico enfant, à cause de sa coiffure en crête.
Un autre char allégorique, rempli de ballons d'or et trophées rappelle les années de gloire (1970-80) de l'ancien meneur de jeu de la Seleçao.
Le défilé, dans la nuit de lundi à mardi prochain, retracera toute l'épopée du joueur, depuis le championnat brésilien sous les couleurs du club populaire de Flamengo, jusqu'à son tour du monde comme entraîneur, au Japon notamment.
- 'Beau jeu et samba' -
"Un défilé d'école de samba, c'est l'un des plus grands hommages que l'on puisse recevoir. Pour un Brésilien, c'est comme une Coupe du Monde", confie Zico, 60 ans, dans une interview exclusive à l'AFP.
Affronter les 70.000 spectateurs et le jury du Sambodrome n'est pas un problème pour lui:"Au Maracana, plus de 100.000 personnes scandaient mon nom, me saluaient!", ajoute ce descendant de Portugais, de son vrai nom Arthur Antunes Coimbra. Enfant on l'appelait Arthurzico (petit Arthur). "Il n'est resté que Zico".
La "relation foot-samba est totale" estime Zico: "pour bien jouer, il faut savoir, comme dans la samba, bouger avec souplesse, se déhancher".
Mais, sur la piste du Sambodrome, lors d'une répétition générale, le "Pelé blanc" paraît un peu raide et coincé comparé aux danseuses métisses qui se déhanchent frénétiquement à ses côtés.
"C'est en France qu'on a commencé avec ce surnom, ce sont les Français qui m'ont fait porter cette responsabilité. Je ne l'ai jamais aimé, parce que Pelé, c'est Pelé, et c'est une responsabilité", dit-il.
- Cadeau d'anniversaire -
"Le charisme de Zico en cette année spéciale va faire que le public va le recevoir à bras ouverts. Le Brésilien est passionné de football", commente Cahê Rodrigues, le "carnavalesco" (metteur en scène du défilé).
Avec un tel N°10, il espère bien décrocher la victoire finale: "le carnaval, la samba, c'est joyeux, c'est vibrant comme le foot, ce sont deux spectacles, deux événements grandioses et lorsqu'on les rassemble ça ne peut être qu'une réussite!", ajoute-il.
"Zico est une idole dans le monde entier. Le plus grand défi était de transformer son histoire en quelque chose de plastique", souligne Rodrigues.
"J'ai raconté au +carnavalesco+ ce que j'aimerais qu'on retienne de mon histoire et je l'ai laissé faire", affirme Zico, l'un des rares joueurs à faire l'unanimité au Brésil.
D'anciens adversaires comme Roberto Dinamite, actuel président du Vasco, et Rivellino, défileront avec lui.
Vainqueur ou pas, Zico ne pouvait pas rêver plus beau cadeau d'anniversaire: il fêtera ses 61 ans le soir du défilé.