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© AFP/FRANCK FIFE
Le centre du XV de France Gaël Fickou, face aux médias au centre du rugby de Marcoussis, le 2 février 2017
La blessure de Wesley Fofana offre une nouvelle occasion à Gaël Fickou, titulaire samedi avec Rémi Lamerat au centre face à l'Angleterre dans le Tournoi, de s'imposer avec le XV de France, quatre années après des débuts d'une rare précocité.
"Il a encore un long chemin à faire pour profiter de ses énormes qualités." La réponse de Guy Novès, interrogé sur son ancien protégé au Stade Toulousain, n'a pas été des plus tendres jeudi.
"Il prend de la maturité, de l'expérience", a immédiatemment ajusté le sélectionneur, qui avait en 2012 convaincu Fickou, alors tout juste majeur, de quitter Toulon pour Toulouse. "Il est capable de se fondre dans le registre collectif alors que c'était plutôt quelqu'un de finisseur", a analysé le sélectionneur, qui l'a titutarisé quatre fois en dix matches en 2016.
"Avant, je me focalisais plus sur (le fait de) marquer des essais", a livré de son côté l'intéressé, âgé de 22 ans. "Aujourd'hui, je suis plus dans un rôle de passeur. Des courses de soutien, j'essaye d'en effectuer plus qu'avant. Le résumé, c'est d'être le plus efficace pour l'équipe."
- Débuts fracassants -
La maturité, Fickou, déjà 24 sélections à son actif, l'a dans son discours. Sur le terrain, la transformation de l'espoir en cadre prend en revanche plus de temps qu'espéré.
Quand le Varois vit sa première sélection, le 16 mars 2013, face à l'Ecosse, il n'a que 18 ans. La même année, en novembre, il fête sa première titularisation face aux Tonga. Moins de trois mois plus tard, il remplace Mathieu Bastareaud à la 74e minute contre l'Angleterre.
La France est alors menée au Stade de France (19-24). Le prodige fait alors une entrée fracassante en inscrivant deux minutes plus tard son premier essai en bleu, synonyme de victoire sur le fil (26-24).
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Gaël Fickou, lors de la dernière confrontation entre la France et l'Angleterre dans le Tournoi à Saint-Denis, le 20 mars 2016
Depuis? La France n'a plus battu son vieil ennemi, et la pépite n'a plus été revue au sommet. Ni avec Toulouse, en déclin depuis son arrivée - l'année du dernier titre du club -, ni avec le XV de France.
"Il y a eu des hauts et des bas", résume-t-il sans chichis. "Des fois où j'ai joué, des fois où je n'ai pas joué. C'est comme ça, c'est le haut niveau. En plus, on subit une énorme concurrence au poste de centre", dit celui dont la constance de Fofana l'a, en partie, empêché d'aligner plus de deux titularisations successives.
- Trop tôt trop haut ? -
"La concurrence est saine", clame Fickou, parti de Toulon pour ne pas grandir dans l'ombre de Matt Giteau, Maxime Mermoz ou Mathieu Bastareaud.
"La tournée de novembre, j'étais remplaçant. Ce sont des choix du coach. J'ai eu la chance aussi de pouvoir y participer donc c'est déjà très, très bien."
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Gaël Fickou dispute le Tournoi des six nations avec le XV de France contre les Gallois, le 26 février 2016 à Cardiff
Pour franchir un palier, il lui manque encore, selon Novès, "les années, trouver des adversaires de très haut niveau, quelques échecs de plus... tout ce qui construit un joueur. La réflexion sur le terrain sur certaines situations, avoir encore plus confiance en ses qualités. Tout un tas de choses qui font qu'un joueur progresse à 22 ans".
Car après quatre années avec les Bleus, on en oublierait presque que Fickou est toujours un très jeune joueur. Est-il allé trop vite? "Non, pas du tout", tranche-t-il. "J'ai eu la chance de commencer très tôt, ça fait pas mal d'années que je porte ce maillot. Je n'ai jamais écouté ce qui s'est dit à l'extérieur", assure-t-il.
"Je me suis toujours concentré sur ce que j'avais à faire, c'est-à-dire là où je dois progresser. J'essaye de bosser encore, j'apprends tous les jours et je n'ai rien fait encore." Parole d'ancien.