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Un pas devant, de côté, en arrière... le XV de France n'en finit pas de tergiverser à l'approche du Mondial, entre victoires maussades et défaites encourageantes comme contre l'Irlande samedi (18-11), et l'horizon immédiat ne se dégage toujours pas.
+ DU MIEUX POUR FAIRE MOINS BIEN
C'est là tout le paradoxe du mandat Saint-André, entamé il y a trois ans: des succès rarement enthousiasmants, et des défaites qui témoignent souvent de la bonne mais vaine volonté du groupe.
Le revers face au XV du Trèfle samedi s'inscrit dans cette veine frustrante, une semaine après une terne victoire en ouverture face à l'Ecosse (15-8). "Je n'ai pas la sensation qu'on ait été vraiment largué, analyse le manager Philippe Saint-André. Les joueurs font beaucoup d'efforts sur l'aspect physique. Contre l'une des équipes les plus en forme du rugby mondial, on finit mieux qu'elle. C'est le premier Tournoi où l'on est aussi prêt. Mais ça n'a pas suffi."
Les organismes sont au point, les joueurs ont du courage à revendre, mais flotte cette terrible impression qu'un nouveau défaut apparaît à chaque rencontre pour contrecarrer les plans français. Face au XV du Chardon, on a pu digresser sur l'imprécision et l'impatience. Place à une indiscipline rédhibitoire (14 pénalités) pour laquelle personne n'avait d'explication. "Les matchs de très haut niveau se jouent à des petits détails et on ne les maîtrise pas encore", témoigne PSA.
+ SUR QUOI BÂTIR ?
A l'approche du Mondial à l'automne, le XV de France marche sur des sables mouvants. Aucun succès fondateur à l'extérieur, un bilan comptable négatif et probablement un nouveau Tournoi morose, à moins de le sauver le 21 mars à Twickenham.
Dans le détail, le paquet d'avants semble toutefois en voie de consolidation, après avoir été frappé par le doute, lors d'un Tournoi-2014 qui l'a vu être énormément pénalisé. "On a un amalgame devant qui nous permet de rivaliser pendant 80 minutes avec les plus grosses nations, dans le déplacement et sur la puissance", se félicite Saint-André. En conquête statique et dynamique, les avants ont plutôt "fait le job", avec une mention spéciale délivrée aux premières lignes.
La défense est aussi un motif de satisfaction: le XV de France n'a pas encaissé d'essai et s'est montré très solidaire une fois retranché dans ses 22 mètres. "On est pratiquement à 90% de plaquages réussis", illustre Saint-André.
Ces deux axes offrent une base solide à la France. Mais sans animation offensive efficace, l'énorme point noir du jeu français, ils ne permettent toujours pas de rapporter une victoire.
+ LES CARTES ENCORE REBATTUES POUR GALLES ?
Toujours à la recherche de la bonne formule, l'encadrement va donc procéder à des changements face au Pays de Galles le 28 février au Stade de France. Rentreront en ligne de compte les blessures recensées samedi (Le Roux, Kockott, Ben Arous, Thomas, Spedding), mais pas seulement. "Certaines performances individuelles n'ont pas été au niveau pour gagner un match comme ça", gronde Saint-André. Qui vise-t-il ? Le capitaine Thierry Dusautoir, dont la prestation a été bien loin des standards passés ?
Scott Spedding, Rory Kockott et même Pascal Papé semblent les premiers menacés. Le deuxième ligne est dans le collimateur de l'encadrement après avoir reçu un carton jaune "au plus mauvais moment". "C'est un joueur cadre de cette équipe et il n'a pas le droit de faire ça dans un temps fort", grince Saint-André.
A l'inverse, l'apport du banc a été considérable. Si Uini Atonio et Vincent Debaty semblent encore cantonnés à un rôle d'impact player, cela pourrait bénéficier au deuxième ligne Romain Taofifenua et au demi de mêlée Morgan Parra. "On se pose la question", résume Saint-André, qui attend aussi le retour en forme de l'arrière Brice Dulin, du demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde et peut-être celui du troisième ligne Louis Picamoles. Pas sûr que cet énième remaniement comble toutefois toutes les lacunes des Bleus face à un adversaire qu'ils n'ont jamais battu sous l'ère Saint-André.