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Le bureau fédéral extraordinaire de la Fédération française de rugby (FFR), convoqué pour solder l'échec du XV de France à la Coupe du monde, a accouché d'une prochaine et vague mise en place d'une "cellule technique".
Dans les décombres encore fumants de la déroute face aux All Blacks (62-13) samedi dernier, à quoi ont mené les 3H30 de réunion jeudi matin au Centre national du rugby de Marcoussis (Essonne) entre les 12 membres permanents du bureau fédéral, les 11 élus associés, mais aussi le Président de la Ligue nationale de rugby Paul Goze, le Directeur technique national Didier Retière et Jean-Pierre Lux, membre du comité directeur de la FFR ?
A l'instauration donc d'une "cellule technique" qui "aura pour objectif d'étudier les mesures à prendre pour donner au XV de France les moyens d?être plus performant", selon un communiqué de la FFR.
"La composition et la feuille de route de cette cellule seront définies de manière conjointe, sous quinzaine, par les présidents Pierre Camou (FFR) et Paul Goze (Ligue nationale)", a encore indiqué la FFR.
Selon un participant interrogé par l'AFP, les deux présidents devraient chacun choisir 5 à 6 personnes. L'idée est d'établir une commission "presque permanente pour aborder sur une base régulière les problématiques liées au XV de France, et pas seulement tous les trois ans en négociant la convention" FFR/LNR, a-t-il ajouté, tout en se montrant optimiste sur l'utilité réelle de cette nouvelle cellule.
- 'Personne n'a claqué la porte' -
D'après la FFR, la réunion "exceptionnelle" du bureau fédéral (12 membres et 11 élus associés) jeudi a été marquée par un "débat libre et contradictoire".
"Au-delà des divergences de points de vue, tous les participants ont réaffirmé un objectif commun fort: mettre le XV de France au centre de l?organisation du rugby français afin de favoriser sa compétitivité", a assuré la Fédération.
Selon des témoignages concordants recueillis par l'AFP, les débats ont été du type virils mais corrects. "Tout le monde en a pris pour son grade", a ainsi déclaré un participant. "Mais personne n'a jeté l'opprobre sur l'autre, personne n'a claqué la porte et tout le monde s'est exprimé."
"On est tous persuadés qu'il faut changer les choses et avancer rapidement", a souligné un autre.
"Les débats ont surtout eu pour centre Paul Goze qui a répondu à l'ensemble des questions sur le Top 14, les salaires, la mise à disposition des joueurs etc.", a précisé un troisième.
Ainsi, l'hypothèse des contrats fédéraux, qui permettraient à la Fédération d'employer les meilleurs joueurs et ainsi contrôler leur temps de jeu, a bien été évoquée. "Mais ça reste un voeu pieu, on en va pas du jour au lendemain péter les contrats des joueurs de Top 14", a estimé un participant.
Quarante-huit heures après la déroute face aux All Blacks (62-13), Pierre Camou avait pourtant affirmé à l'AFP être "prêt à tout" pour donner les moyens au XV de France de se préparer, y compris d'envisager de tels contrats.
- Zone de turbulences en vue -
Cette initiative avait été immédiatement qualifiée de "casus belli" par Paul Goze très remonté, laissant présager une passe d'armes jeudi matin sur le sujet.
Reste à savoir quels seront les lendemains qu'offrira cette cellule technique et le probable rapport qu'elle remettra à un moment ou un autre.
Si tout le monde est convaincu d'une nécessaire évolution, l'année qui s'annonce risque de faire rentrer la FFR dans une zone de turbulences avec l'élection pour la présidence programmée pour décembre 2016.
Des lignes de fracture se dessinent de plus en plus entre supporters du candidat déclaré Bernard Laporte, ceux tentés par l'expérience et ou encore ceux qui attendent de savoir qui de Pierre Camou, en place depuis décembre 2008 ou Serge Blanco, son vice-président, décidera de se présenter.
Pendant ce temps, le nouveau sélectionneur des Bleus Guy Novès entrera en fonctions le 1er novembre. Il n'aura que six jours avec les joueurs pour préparer le premier match du Tournoi des six nations, le 6 février 2016 face à l'Italie.