Happy Birthday : |
Révélé il y a un an en quart à Wimbledon, l'Australien de 20 ans Nick Kyrgios est en passe de devenir le nouveau "bad boy" d'un circuit qui en manque, une image qui détonne encore plus dans le monde policé du Grand Chelem londonien.
En deux matches dans le sacro-saint univers blanc et vert du gazon britannique, le 29e joueur mondial, qui retrouvera au 3e tour Milos Raonic, son bourreau de 2014 après son exploit contre Rafael Nadal, s'est déjà pris la tête à deux reprises avec les arbitres.
Lundi, ce grand gosse efflanqué a pourtant assuré plein d'effronterie que le "sale racaille" qu'il avait lancé à voix haute s'adressait à lui-même.
Mercredi, il n'y avait pourtant plus de doute quand il a balancé: "Ça va, vous vous sentez bien là-haut sur la chaise? Vous vous sentez en position de force?"
Deux nouveaux épiphénomènes dans une carrière qui a pris un tour nouveau depuis l'Open d'Australie, où il s'est réinvité en quarts.
Alors que les "Aussies" attendent désespérément les héritiers de Lleyton Heywitt, Patrick Rafter et Mark Philippoussis, derniers à avoir soulevé le Saladier d'argent en 2003, Kyrgios est désormais la figure de proue de leur équipe de Coupe Davis, qui affrontera le Kazakhstan en quarts (17-19 juillet).
Un poids sûrement lourd à porter sur les épaules du fantasque "Sauvage", l'un de ses surnoms, qui n'adore rien d'autre que s'amuser sur le court et dans la vie.
"Je n'aime pas plus que ça le tennis. Quand j'avais 14 ans, c'était un truc de fou. Tout tournait autour du basket et j'ai choisi le tennis car mes parents m'ont poussé", expliquait ainsi avant Wimbledon ce fils d'un Grec et d'une Malaisienne.
L'hiver dernier, à Melbourne, ce possible héritier des McEnroe, Noah et autre Agassi pour son sens aiguisé du spectacle a ainsi enchaîné jet de raquette et prise à partie du public.
- Flirt avec Azarenka -
D'abord pour demander à certains avec humour pourquoi ils quittaient prématurément son match, puis, nettement plus vindicatif, pour intimer à un autre l'ordre d'éteindre son "p... de portable".
A la même époque, il s'est même mis à flirter ouvertement sur Twitter avec Victoria Azarenka. L'ex-N.1 mondiale, qui lui demandait comment elle pouvait avoir un service aussi puissant que le sien, s'est vu répondre qu'il l'attendait pour des cours particuliers.
"Il est dangereux, imprévisible, il s'amuse", dit de lui l'écossais Andy Murray, qui l'a stoppé à Melbourne.
A Madrid, il avait disparu anonymement après avoir sorti Federer au 2e tour. A Estoril, c'est Richard Gasquet qui l'a privé de son premier titre.
Avant Wimbledon, il s'est également séparé de Todd Larkham, son 2e entraîneur en un an.
"Certains joueurs n'interagissent pas vraiment avec le public, ils sont trop sérieux. Moi, c'est ma personnalité, j'aime m'amuser, faire le show", se justifie Kyrgios.
"Le sport, ça demande de la personnalité. Je joue comme je suis, et je ne vais pas changer", prévient-il encore.
Ce chien fou doit pourtant se méfier car sa réputation naissante ne fait plus seulement sourire.
"Malheureusement, son comportement continue d'agacer des supporteurs lassés de ses gesticulations sur le court, a ainsi écrit cette semaine le journal australien de référence Sydney Morning Herald. Il doit se demander de quelle façon il veut que l'on se souvienne de lui".
L'ex-N.1 mondial Jim Courier ne disait pas autre chose en janvier.
"Il y a encore des points d?interrogations concernant Kyrgios. Sera-t-il un grand champion? Il a le talent et le potentiel. Ou sera-t-il comme Gaël Monfils, qui se concentre plus sur le divertissement, plutôt que de donner le meilleur de lui?", s'interrogeait l'Américain.
La balle est dans le camp de Kyrgios.